Les soupçons de fichage des "gilets jaunes" se sont répandus comme une traînée de poudre depuis les révélations du Canard enchaîné en avril, qui montre que les services d'urgence de l'AP-HP ont bien reçu des consignes en ce sens. Dans une tribune publiée dans L'Express le 8 mai, cent médecins médiatiques se sont élevés contre ce qu'ils qualifient de "dérive inacceptable" et appellent à refuser de renseigner Sivic. Face à la polémique, Agnès Buzyn s'est employée jeudi 9 mai à éteindre l'incendie... avant qu'il ne gagne l'avenue Duquesne. "Le ministère de la Santé n'a jamais demandé aux soignants de remplir le système d'information Sivic. C'est un système purement administratif qui permet de repérer les victimes et de mieux les orienter pour que par exemple un service d'urgences ou de chirurgie ne soit pas débordé par toutes les victimes qui arriveraient d'un coup", a-t-elle expliqué au micro de France Info. "Je n'ai jamais demandé à aucun soignant de renseigner ni des informations médicales ni des informations sur le statut des personnes : je me fiche de savoir si ce sont des manifestants, des forces de l'ordre, des journalistes ou des passants. Et aucun soignant n'accepterait de le faire.", s'est défendue Agnès Buzyn, qui parle de "dérive dans un hôpital de l'AP-HP" et précise que le ministère a lancé une enquête. La ministre a également répondu aux soupçons d'utilisation du fichier à des fins policières. "La police ou la justice n'ont pas accès au système d'information : c'est uniquement les instances de santé, les hôpitaux et les ARS", a-t-elle affirmé. "Mais lorsqu'il y a un attentat, des informations peuvent être données sur les victimes à la cellule d'aide aux victimes pour la réparation, et pour vérifier que les personnes étaient impliquées dans l'attentat." Cent médecins de renom se dressent contre le fichage des "gilets jaunes" "C'est la seule situation où les noms figurant dans ce système d'information peuvent être divulgués à une cellule d'aide aux victimes qui dépend du ministère de la Justice. En aucun cas, en cas de manifestation, ces informations peuvent être données. Ce n'est pas dans le décret qui régit ce système d'information", a insisté Agnès Buzyn. Le décret du 9 mars 2018 régissant le fonctionnement de Sivic "dans les cas de situation sanitaire exceptionnelle" se borne à préciser que "seuls les agents des agences régionales de santé, du ministère chargé de la santé et des ministères de l'intérieur, de la justice et des affaires étrangères nommément désignés et habilités à cet effet par leur directeur sont autorisés à accéder aux données (…), dans la stricte mesure où elles sont nécessaires à l'exercice des missions qui leur sont confiées."
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