Alors que des initiatives visant à restreindre le droit à l'avortement menées par les conservateurs fleurissent à travers les Etats-Unis, l'Alabama est en passe d'adopter une loi pour interdire aux médecins de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse. Selon ce projet de loi, les praticiens seraient passibles de peines de prison allant de 10 à 99 ans, sauf en cas d'urgence vitale pour la mère ou d'"anomalie létale" du fœtus. Aucune exception n'est prévue en ce qui concerne le viol ou l'inceste. Adopté le mardi 30 avril par la Chambre des représentants de l'Etat d'Alabama, le texte doit encore être validé par le Sénat, également contrôlé par les Républicains, puis promulgué par la gouvernance républicaine de l'Etat, Kay Ivy. Une fois adopté, il sera probablement invalidé par les tribunaux. L'Alabama, un Etat du Sud où la religion est très prégnante, devrait alors introduire un recours devant la Cour suprême, dans l'espoir qu'elle profite de ce dossier pour changer sa jurisprudence. 300 nouvelles règles pour limiter l'accès à l'avortement aux Etats-Unis Car l'objectif avoué des promoteurs du texte est de se retrouver devant la Cour suprême des Etats-Unis pour la convaincre de revenir sur sa décision de 1973, "Roe v. Wade", qui a reconnu le droit des femmes à avorter tant que le foetus n'est pas viable. "La loi est simplement contre Roe v. Wade", a déclaré son auteure, la représentante républicaine Terri Collins, lors des débats à la Chambre. "La décision prise en 1973 ne serait pas la même si on se repenchait sur la question", a-t-elle ajouté. Les conservateurs mises sur la nouvelle composition de la Cour suprême, où les juges progressistes sont en minorité depuis l'arrivée de deux magistrats choisis par le président Donald Trump. Le texte de l'Alabama est particulièrement répressif mais 28 Etats américains ont introduit plus de 300 nouvelles règles depuis le début de l'année afin de limiter l'accès à l'avortement, selon un décompte de l'Institut Guttmacher qui défend le droit des femmes à l'IVG. Le Kentucky et le Mississippi ont ainsi interdit les avortements dès que les battements du coeur du foetus sont détectables, soit environ à la sixième semaine de grossesse. Des mesures comparables sont en voie d'être adoptées en Géorgie, Ohio, Missouri et Tennessee. Si un juge a bloqué la mise en œuvre de la loi du Kentucky, en revanche, celle du Mississippi doit rentrer en vigueur en juillet. [Avec AFP]
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