En 2008, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot adoptait un décret autorisant les pharmaciens à vendre certains médicaments en "libre accès". Objectif affiché : "offrir des prix publics concurrentiels et améliorer le pouvoir d’achat des citoyens", comme mentionné dans le dossier de presse de l'époque. Pour Familles Rurales, qui rapporte les résultats 2018 de son étude annuelle sur le prix des médicaments, c'est un échec. L'association estime que "les prix se sont envolés", pointant une augmentation de 9 % de son panier de médicaments fréquemment utilisés depuis 2010 [précisément le montant de l'inflation sur la même période, NDLR]. "Certains prix s’envolent littéralement comme celui du Nurofen qui a bondi de 25 % en 8 ans, le Strepsils de 19 % ou encore le Maalox qui enregistre 12% de hausse", développe l'association dans son dossier de presse.
Familles Rurales dénonce une information aux consommateurs "qui se délite", avec des prix inaccessibles ou illisibles (les trois-quarts des boites sont dépourvues d'étiquettes), et des médicaments placés derrière le comptoir (dans la moitié des cas). Par ailleurs, moins de la moitié (39 %) des pharmaciens délivrent un ticket de caisse à l'issue de l'achat. Du simple au double selon le vendeur Autre grief : les variations de prix. En moyenne, les prix des médicaments en accès libre varient du simple au double selon la pharmacie d'achat. Et l'association de citer l'exemple extrême de l'Activir, dont le prix oscille entre 2,99 et 9,20 euros en officine, et entre 2,49 et 6,66 euros sur internet. La vente en ligne souffre par ailleurs d'un défaut de conseil, puisque 30 % des sites n'invitent pas le patient à vérifier la comptabilité du médicament qu'il commande avec son état de santé. Familles rurales dénonce enfin des campagnes publicitaires "de plus en plus agressives" dans le secteur qui font oublier aux consommateurs les risques de certains médicaments. Elle appelle les consommateurs à faire jouer la concurrence, les pharmaciens à faire preuve de transparence sur les prix, et les pouvoirs publics à sanctionner les sites qui ne respectent pas l'obligation de conseil.
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