Et si les médicaments sans ordonnance, les autotests de dépistage du VIH, les lecteurs de glycémie… étaient vendus dans les supermarchés ? C'est ce que propose l'Autorité de la concurrence, ce jeudi, dans un avis. Si elle réaffirme la "pleine justification du monopole pharmaceutique", elle recommande un "assouplissement partiel et strictement encadré" pour faire baisser les prix de certains produits de santé et améliorer leur accès. Ces nouveaux lieux de dispensation, sous l'autorité "obligatoire et continue d'un pharmacien", devraient être définis par les autorités pour ne pas affaiblir le maillage territorial des pharmacies. L'institution est également favorable à une ouverture du capital des officines. Car le cadre légal actuel, empêchant notamment un pharmacien de détenir plus d'une officine, "bride" selon elle le développement des nouvelles missions des pharmaciens. En autorisant des investisseurs externes minoritaires ou majoritaires, il conviendrait d'avoir des "conditions strictes d'ordre déontologique" pour maintenir le monopole d'exercice du pharmacien ainsi que des règles pour éviter des conflits d'intérêts, précise toutefois l'Autorité de la concurrence. Ce vendredi, Agnès Buzyn s'est dite opposée à ces assouplissements. "Considérer que les médicaments, ça s'achète comme n'importe quel produit de consommation alimentaire, je trouve ça problématique", a souligné la ministre. Ajoutant que "fragiliser les petites pharmacies en zone rurale qui sont souvent le premier recours pour les personnes malades serait une très mauvaise idée et un très mauvais signal." L'Autorité "se moque de la sécurité des patients. Rapport inutile dont les conclusions se répètent comme un refrain : préconiser la destruction des derniers lieux de santé dans les territoires", a critiqué pour sa part Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Début mars, Edouard Philippe s'était déjà dit favorable à ces propositions. Une première réunion de travail sur ce dossier doit se tenir le 16 avril au ministère de la Santé avec les professionnels de santé. [Avec AFP]
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