Echaudé cet été par l'idée de faire payer aux employeurs plusieurs jours d'indemnités en cas d'arrêt de travail, le Medef a soumis dix propositions au gouvernement pour enrayer une hausse dont il minimise l'impact. Claude Tendil, président de la Commission protection sociale du Medef, présente à l'AFP le diagnostic de l'organisation patronale.
Pour le Medef, "il n'y a pas eu d'explosion du coût des arrêts de travail ni des indemnités journalières. Ca progresse de 4%, c'est en ligne avec les autres dépenses de la médecine de ville. Sur la période 2010-2017, la charge des arrêts de travail a augmenté de 1,1 milliard. Dans le même temps, les cotisations payées par les entreprises et les salariés pour l'assurance maladie et les accidents du travail ont augmenté de plus de 19 milliards", explique Claude Tendil, le président de la Commission protection sociale du Medef. Cet expert voit trois raisons à l'augmentation des arrêts de travail, à commencer par le recul du chômage. "Le chômage s'est réduit. Comme plus de gens de travaillent, même à pourcentage constant, ça augmente le nombre d'arrêts de travail, argumente Claude Tendil. Deuxième chose, les salaires ont augmenté, et les indemnités journalières sont assises sur les salaires. Troisième élément, le développement de l'emploi des seniors". Le Medef estime que nous sommes en retard par rapport à la moyenne européenne, avec un taux d'emploi de 29% contre 42% des 55-62 ans. "On rattrape notre retard sur l'emploi des seniors, on réduit le chômage et on augmente la masse salariale. Ce sont des causes objectives qui ne sont pas défavorables. En France, il y a plutôt moins d'arrêts de travail que dans les autres pays d'Europe", estime le responsable patronal. Le Medef fait un certain nombre de propositions : utiliser des systèmes de télétransmission pour les arrêts courts, "regarder les gros prescripteurs et les gros utilisateurs, comme les entreprises qui ont des résultats atypiques. Pour éviter le nomadisme médical, il pourrait y avoir un seul médecin référent qui prescrit l'arrêt de travail et qui donne aussi le top de retour au travail", développe-t-il après que les propos du présent du Medef, François Roux de Bézieux, préconisant de flécher les praticiens délivrant plus de 4 arrêts de travail par an à un même patient, ont créé un vif émoi dans les syndicats médicaux. Le Medef imagine également l'élaboration d'un référentiel à destination des médecins "une grippe vaudrait par exemple 8 jours, telle autre pathologie 3 jours", ce qui n'induirait ni perte de liberté, ni de responsabilité du praticien, selon lui. "On ne s'opposerait pas à ce qu'il y ait le retour d'un jour de carence d'ordre public, sauf pour les arrêts longs. Mais c'est une décision qui relève du pouvoir politique", ajoute Claude Tendil. Il souligne également le besoin de statistiques par branches, et au niveau des entreprises "pour qu'elles puissent voir quand leur taux d'arrêts de travail est supérieur à la moyenne et s'engager le cas échéant sur des plans d'amélioration". S'agissant des arrêts courts, le Medef estime que leur contrôle peut être exercé par l'employeur. "On n'est pas demandeurs parce que c'est un surcoût, ce n'est pas notre métier, mais tout ça peut s'organiser et s'harmoniser", conclut le responsable. [Avec l'AFP]
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