Cette semaine le doyen de la fac de médecine de Lille a pris la décision de suspendre le diplôme d'homéopathie de son établissement. Il n'est manifestement pas suivi par ses confrères.
"Il est indispensable que les facultés de santé s'intéressent aux médecines alternatives", a confié le doyen des doyens, le Pr Jean SIbilia, à l'Express. Alors que les doyens des facs de médecine se réunissent ce mardi à Lille, la question de l'enseignement de l'homéopathie dans ces établissements s'est invitée dans les débats. Cette semaine, le Pr Didier Gosset, doyen de la fac de Lille, a pris la décision de suspendre le diplôme d'homéopathie dans l'attente de la décision de la HAS. "L'homéopathie est restée en marge de l'évolution du mouvement scientifique, s'est expliqué le Pr Gosset auprès d'Egora. A un moment donné, il faut savoir ne pas cautionner ce qui n'est pas scientifique."
Il n'est manifestement pas suivi par ses pairs. Selon le Pr Sibilia, qui assure laisser à chaque doyen la décision de la suspension dans leur établissement, "il faut être humble" face à l'homéopathie. "Peut-être que les granules ne démontrent pas d'effet, mais, même si nous n'avons pas la certitude de leur validation, il faut attendre les résultats de la HAS et, dans tous les cas, ne pas stigmatiser les homéopathes, qui possèdent une grande qualité d'écoute", estime-t-il. L'enseignement de l'homéopathie au sein des facultés de médecine "démontre notre ouverture d'esprit", a encore assuré Jean Sibilia. "L'université doit apporter de la rigueur d'analyse, alors il vaut mieux que ce soit nous qui enseignions cette pratique plutôt que de laisser ce champ d'action aux industriels ou aux spécialistes autoproclamés", tranche le doyen des doyens. [Avec Lexpress.fr]
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