Face au tir incessant des chantres de la contrainte à l’installation qui, au Sénat ou à l’Assemblée nationale, persistent à déposer des propositions de loi tendant à restreindre ce pilier du libéralisme, la ministre de la Santé a tenu bon. Depuis son arrivée, elle est à l’écoute des demandes des organisations professionnelles de médecins et futurs médecins, qui ne peuvent concevoir que l’on bride le libéralisme, sauf à le tuer dans l’œuf. Mardi dernier, au ministère de la Santé, tous les acteurs constituant le comité de pilotage du "plan pour renforcer l’accès aux soins", en tout plus d’une vingtaine de personnes, se sont retrouvés pour leur première réunion à l’invitation d’Agnès Buzyn. Et, dans la foulée, tous les représentants des médecins et futurs confrères ainsi que des professionnels de santé invités – encore une vingtaine de personnes – ont apposé leur paraphe à une "charte pour la mise en œuvre du plan de renforcement de l’accès territorial aux soins", concocté par la ministre de la Santé dont la qualité princeps était bien qu’elle reposait sur la liberté d’installation. Un engagement ministériel qui n’est pas sans contrepartie : celui, parallèle, de toutes les professions de santé à se prendre en main pour organiser l’accès aux soins. Il s’agirait bien d’un accord gagnant-gagnant, qui n’a pu se concrétiser qu’avec le retour de la confiance, il est vrai mise à mal durant le quinquennat passé. Tel est le pari qu’il faut à tout prix réussir pour éloigner définitivement une menace de coercition, plébiscitée par la majorité des élus, et qui ne se dissipera qu’avec des résultats.
La sélection de la rédaction