Passer la nuit sur un brancard augmente de près de 40% le risque de décès des personnes âgées

07/11/2023 Par Aveline Marques
Gériatrie
Une large étude prospective nationale menée par des équipes de l'AP-HP, de l'Inserm, de Sorbonne université et de l'université de Rouen apporte pour la première fois la preuve scientifique d'une surmortalité hospitalière des patients de plus de 75 ans contraints de passer la nuit sur un brancard aux urgences, faute de place d'hospitalisation.
 

L'étude "No bed night", qui s’est déroulée du 12 au 14 décembre 2022 dans 97 services d’accueil des urgences en France, a inclus un total de 1 598 patients de plus de 75 ans hospitalisés après passage aux urgences. Elle visait à évaluer l'impact sur ces patients de la surcharge des services hospitaliers, alors confrontés à une triple épidémie covid, grippe et bronchiolite. Après avoir pris en compte l'âge, les comorbidités et la gravité initiale des patients, cette étude, dont les résultats viennent d'être publiés dans Jama Internal Medicine, montre que le fait de passer une nuit aux urgences est associé à un risque significativement plus élevé de décès intra-hospitalier : une nuit passée sur un brancard aux urgences augmente de près de 40% le risque de mortalité hospitalière, qui passe ainsi de 11,1% à 15,7%. Si tous les patients de cette étude avaient pu être admis avant la nuit dans une chambre d’hospitalisation, 3% des décès auraient pu être évités, conclut l'étude. Pour les patients les plus fragiles, ceux dont l'autonomie est limitée et qui nécessitent une assistance au quotidien, le risque de mortalité est même doublé. Cet effet délétère est également démontré sur les complications qui peuvent survenir durant l'hospitalisation (infections nosocomiales, chutes, escarres…). "Il reste à étudier l'impact sur la dépendance, sur la perte de l'état fonctionnel sur ces patients", a commenté au micro de Jama le Pr Yonathan Freund, l'un des deux urgentistes ayant coordonné l'étude. "Des mesures doivent être prises pour éviter autant que possible cette surmortalité, et l’objectif de 'zéro lits brancards' aux urgences en particulier pour les patients de plus de 75 ans doit être considéré comme un objectif de santé publique", insiste le communiqué de l'AP-HP.

3 débatteurs en ligne3 en ligne
Photo de profil de Michel Rivoal
7,3 k points
Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 1 an
Cette étude est intéressante mais sa conclusion est connue depuis longtemps. D'autres études l'ont démontré il y a près de 10 ans au Royaume Uni et à Nîmes il y a plusieurs années (avant l'épidémie d
Photo de profil de Henri Baspeyre
12,3 k points
Débatteur Passionné
Chirurgie générale
il y a 1 an
c'est peut-être l'effet recherché! ou alors sous le cocotier par périodes de grand vent!
Photo de profil de Henri Baspeyre
12,3 k points
Débatteur Passionné
Chirurgie générale
il y a 1 an
on attend la réponse d'ADRIEN ROUSSEAU
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6