La HAS opposée à la réintégration des soignants non vaccinés contre le Covid
"Dans le contexte d'une 7e vague, au vu de l'efficacité des vaccins et des incertitudes concernant la suite de l'épidémie, la HAS considère que les données ne sont pas de nature à remettre en cause aujourd'hui" l'obligation vaccinale des soignants, en vigueur depuis le 15 septembre dernier.
La HAS justifie sa décision par le contexte actuel marqué par une nouvelle vague épidémique due au sous-lignage BA.5 du variant Omicron. "L'augmentation du taux d'incidence de la Covid-19 commence à ralentir mais se maintient à un niveau très élevé, avec une hausse marquée des admissions à l'hôpital et des décès ", précise l'instance scientifique.
La HAS ajoute que "la disponibilité de vaccins sûrs et efficaces face au variant Omicron après une première dose de rappel, en premier lieu contre les formes sévères, mais aussi contre les infections" participe ainsi "à la limitation de la diffusion de l'épidémie". La protection vaccinale se situe entre 45 % et 55 % contre les infections symptomatiques et autour de 80 % contre les formes sévères dans les 3 mois suivant son injection, rappelle la Haute Autorité de santé.
Alors que de nombreux soignants non vaccinés mettent en avant les effets indésirables du vaccin, la HAS indique que "la survenue d'effets indésirables graves après vaccination contre la Covid-19 est extrêmement faible".
Des "rejets" au sein des équipes
Également interrogé sur la question de la réintégration des soignants non vacciné, le Conseil scientifique, lors de sa dernière conférence de presse, s'est dit "réservé". Un "soignant doit privilégier l'ensemble des gestes et procédures pour ne pas contaminer les patients souvent fragiles qu'il prend en charge et pour limiter la survenue des clusters", souligne le Conseil qui ajoute que "la réintégration de soignants non vaccinés dans les équipes hospitalières n'aura probablement pas d'impact sur l'amélioration de l'organisation hospitalière", mais risque de soulever "des problèmes de rejet au sein des équipes".
Enfin, l'Académie nationale de médecine s'est également "fermement opposée" à la réintégration des soignants non vaccinés qui serait une "faute" selon elle. "La réintégration de professionnels de la santé non vaccinés au sein de l'équipe soignante compromettrait le climat de confiance et la cohésion qui doivent exister entre ses membres et avec les malades" et "mettrait en péril les malades fragiles", sans résoudre les difficultés actuelles de fonctionnement de l'hôpital, a justifié l'Académie.
Le CCNE n'a pas encore rendu son avis.
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