VIH : le traitement antirétroviral intermittent équivalent au traitement quotidien
Les patients ont été inclus entre septembre 2017 et janvier 2018, dans 59 hôpitaux en France. Ils présentaient une infection à VIH-1, étaient sous trithérapie antirétrovirale, et avaient une charge virale inférieure à 50 copies/mL depuis au moins 12 mois, sans signe de résistance au traitement. « Contrairement à d’autres approches de simplification, comme les études de bithérapie, la stratégie Quatuor utilise la même combinaison efficace et tolérée déjà en cours chez le patient, sans introduction de nouvelle molécule. Les combinaisons thérapeutiques étudiées dans Quatuor sont parmi les plus utilisées, en particulier les traitements comprenant des inhibiteurs d’intégrase », précise le Dr Pierre de Truchis (hôpital Raymond-Poincaré, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines). Les résultats de Quatuor montrent que le régime intermittent n’est pas inférieur au régime continu en ce qui concerne le maintien de la suppression virologique et la tolérance. Ainsi, l’efficacité était de 96 % parmi les patients du groupe intermittent et 97 % parmi ceux du groupe continu. Seuls six patients (2 %) du groupe intermittent et quatre (1 %) du groupe continu ont connu un échec virologique (charge virale supérieure à 50 copies/mL). Des mutations de résistance aux médicaments sont apparues chez trois des six personnes en échec du groupe intermittent et une des quatre personnes du groupe continu. Et concernant la tolérance, 9 % des patients du groupe intermittent ont présenté des effets indésirables sévères (grades 3-4) et 12 % des patients du groupe continu. Les auteurs soulignent aussi la réduction du cout engendré par le traitement intermittent, qui passe de 7 207 euros à 4 127 euros (-43%). « La stratégie évaluée par Quatuor représente une alternative efficace pour les patients qui ont une bonne adhésion au traitement et qui utilisent une combinaison de traitements limitant la survenue de résistance, rapporte le Dr Roland Landman (hôpital Bichat – Claude Bernard, Université de Paris et Inserm). Avec le vieillissement de la population et les comorbidités associées, le régime intermittent est une piste à explorer pour limiter la toxicité médicamenteuse à long terme ». D’autres études sont en cours notamment pour confirmer ces données à plus long terme (96 semaines).
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