VIH : échec d’un vaccin en Afrique

03/09/2021 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Le laboratoire américain Johnson & Johnson (J&J) a annoncé qu’il stoppait son essai de phase 2b d’un vaccin dans le VIH, qui était en cours dans cinq pays d'Afrique, le candidat-vaccin "n’ayant pas fourni de protection suffisante".  

Démarré en 2017, cet essai nommé Imbokodo incluait environ 2.600 jeunes femmes entre 18 et 35 ans au Malawi, Mozambique, Zambie, Afrique du Sud et Zimbabwe. En effet, les femmes et jeunes filles représentaient 63% des nouvelles infections en 2020 dans cette région.  

Ce vaccin de J&J était basé sur la technologie du "vecteur viral", la même que celle employée pour son vaccin contre le Covid-19. 

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Les participantes ont été randomisées pour recevoir soit quatre injections du vaccin sur une période d'un an, soit un placebo.  

Les analyses ont établi à seulement 25,2% l’efficacité du vaccin, deux ans après la première injection : 51 des 1.079 participantes ayant reçu le vaccin avaient contracté le VIH, contre 63 des 1.109 participantes ayant reçu un placebo. "Au vu de ces résultats, l'essai Imbokodo ne continuera pas", a déclaré J&J dans un communiqué. "Si nous sommes déçus que le vaccin candidat n'ait pas fourni un niveau suffisant de protection contre l'infection au VIH (...), cette étude nous donne des résultats scientifiques importants pour la poursuite de la quête d'un vaccin contre le VIH ", a déclaré Paul Stoffels, directeur scientifique de J&J, cité dans le communiqué. 

En revanche, J&J a précisé qu’il poursuivait son programme de vaccination contre le VIH avec l'étude mondiale de phase 3 Mosaico, qui teste un vaccin avec une composition différente, et sur une autre population (hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes ou personnes transgenres, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud et en Europe, où d'autres souches du virus circulent). Cet essai devrait se conclure en mars 2024. 

 

Un "défi scientifique"

"Le développement d'un vaccin sûr et efficace pour empêcher l'infection au VIH s'est révélé être un redoutable défi scientifique", a déclaré dans un communiqué Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et maladies infectieuses (NIAD) américain, qui a en partie financé ces essais. "Même si ce n'est certainement pas le résultat de l'étude que nous espérions, nous devons utiliser la connaissance acquise via l'essai Imbokodo et continuer nos efforts pour trouver un vaccin qui protégera du VIH", a-t-il ajouté.  

Selon un site du Gouvernement américain, Moderna doit commencer en septembre les essais de deux vaccins contre le VIH utilisant la technologie nouvelle de l'ARN messager. 

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