La France autorise un premier traitement par anticorps de synthèse, à l'hôpital

26/02/2021 Par Louise Claereboudt
Infectiologie
Un nouveau traitement par anticorps de synthèse, le bamlanivimab, vient d’être autorisé en France, sous le statut d’ATU de cohorte, pour les patients les plus à risque de faire des formes graves de Covid.

  Les anticorps monoclonaux “sont des espoirs nouveaux [...] qui renforcent notre arsenal anti-Covid”, a déclaré jeudi soir le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre. Près d’un an après le premier cas de Covid sur notre sol, le traitement du labotaoire américain Eli Lilly vient en effet d’être autorisé en France. “Quelque 83 centres hospitaliers ont déjà reçu des milliers de doses de ce traitement”, a annoncé le ministre de la Santé. Une commande de “dizaines de milliers de doses d'anticorps monoclonaux d'une génération supérieure” est attendue en France d’ici à la mi-mars, a ajouté Olivier Véran. Cet anticorps monoclonal sera administré (par voie intraveineuse) “avec prudence initialement” dans un cadre hospitalier pour des patients de 80 ans et plus, et à ceux qui ont des troubles de l'immunité. Un DGS-Urgent transmis le 24 février indique la liste des personnes éligibles à ce traitement, dont les transplantés d'organes, les dialysés, ou encore les patients sous chimiothérapies. Les sujets vaccinés peuvent eux aussi y avoir accès, précise la DGS, lorsqu’ils répondent “aux critères prédéfinis", bien que les données dans cette situation soient inexistantes.

“L’activité neutralisante dirigée contre la protéine spicule du SARS-CoV- 2” de l’anticorps monoclonal permet d'empêcher “la pénétration du virus dans les cellules” et “en luttant contre sa réplication, pourrait neutraliser le virus à la phase précoce de l’infection”, indique la note de la Direction générale de la Santé.   Un traitement déjà autorisé aux Etats-Unis Ce type de traitement par anticorps monoclonaux, également mis au point par le laboratoire américaine Regeneron ou encore par le laboratoire sud-coréen Celltrion, a été placé sur le devant de la scène internationale en octobre 2020, après que l’ancien président américain Donald Trump, testé positif au Covid et brièvement hospitalisé, a reçu celui de Regeneron à titre expérimental. Dans la foulée, l'Agence américaine du médicament (FDA) avait autorisé l'utilisation en urgence des anticorps de synthèse, pour les malades légers et modérés, aux adultes et enfants de plus de 12 ans et d’au moins 40 kg, qui ont “un risque élevé de progresser vers un Covid-19 sévère et/ou une hospitalisation”.   Quelle efficacité sur les variants ? Pour “garantir une meilleure efficacité”, note la DGS, le traitement doit être initié dans un délai maximal de cinq jours après le début des symptômes. La prescription de ce traitement, administré par voie intraveineuse sur une durée de 15 à 60 minutes, est par ailleurs réservée à un médecin hospitalier. Après les avoir informés sur l’existence des anticorps monoclonaux, les médecins de ville doivent orienter leurs patients testés positifs et éligibles à ce traitement vers les lieux d'administration. Afin de connaître ces lieux, les médecins de ville doivent contacter le Samu, comme le précise une infographie destinée aux professionnels de santé. “Le criblage permettant de connaître le type de variant avant l'administration du traitement est fortement recommandé pour s'assurer de son efficacité”, souligne le texte de la DGS. En effet, si l’anticorps monoclonal apparaît efficace contre le variant britannique, aujourd’hui majoritaire, “l'efficacité de ce traitement sur les variantes 20H/501Y.V2 (dite "sud-africaine") et 20J/501Y.V3 (dite "brésilienne") n’est pas démontrée.”

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