Fin aout, une étude de l’Assurance maladie et du service de neurochirurgie de l’hôpital Lariboisière (Paris) a mis en évidence une augmentation du risque de survenue de méningiome, qui était multiplié par 7, chez les patientes traitées par acétate de cyprotérone (Androcur et génériques) à fortes doses, c’est-à-dire à partir de 6 mois de traitement, ce traitement étant utilisé principalement par des femmes présentant un hirsutisme sévère avec un retentissement sur leur vie psycho-affective et sociale.
L’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) a donc réuni un comité d’experts indépendants multidisciplinaire afin d’établir des recommandations d’utilisation de ce produit, dont les conclusions viennent d’être rendues public.
Une IRM en début de traitement pour tous les patients
Devant l’importance de ce traitement et l’absence d’alternative médicamenteuse, le comité recommande de réaliser une IRM en début de traitement pour tous les patients, puis à 5 ans, puis tous les 2 ans si la précédente est normale. Pour les patientes actuellement sous Androcur, il est conseillé de les recontacter pour réévaluer leur traitement et envisager un contrôle par IRM. En cas de méningiome, le traitement doit être arrêté définitivement. En revanche, chez les patientes ayant arrêté le traitement, il n’est pas nécessaire de réaliser une imagerie cérébrale en l’absence de signe clinique. Pour les hommes traités par cyprotérone pour cancer de la prostate, la réalisation d’une IRM est aussi "essentielle" avant le début du traitement. L’Ansm insiste, en outre, sur la nécessité de proscrire les indications hors-AMM telles que l’acné, la séborrhée et l’hirsutisme modéré, et d’éviter la prescription chez l’enfant et la femme ménopausée. Elle recommande par ailleurs d’utiliser la posologie minimale efficace, d’éviter les fortes doses, les durées prolongées, et de réévaluer annuellement le traitement. L’agence du médicament a mis en place un numéro vert : 0 805 04 01 10.
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