Androcur : une étude de l’Assurance maladie met en évidence un risque de méningiome dose dépendant
Du fait de ce signalement, le Résumé des Caractéristiques des Produits (RCP) et la notice ont été modifiés pour ajouter des informations de sécurité : contre-indications en cas d’antécédents ; mise en garde en cas de durée prolongée ; arrêt en cas d’apparition de cette tumeur. Pour en savoir plus sur ce risque, l’Assurance maladie a mené une étude en coopération avec le service de neurochirurgie de l’hôpital Lariboisière. Cette étude a été réalisée sur 250 000 femmes exposées au cyprotérone ayant eu un début du traitement entre 2007 et 2014. Elle a comparé celles qui ont reçu de fortes doses (plus de 3g sur 6 mois, soit au moins 3 boites, puis poursuite du traitement) à celles faiblement exposée (moins de 3g sur 6 mois, soit une ou deux boites, puis arrêt du traitement). Le suivi a été de 8 ans. Les résultats mettent en évidence une forte augmentation du risque de méningiome en cas de doses élevées. Ainsi, dans le groupe des femmes fortement exposés, l’incidence des méningiomes était multipliée par 7 par rapport au groupe de femmes faiblement exposées et qui ont arrêté le traitement. "Il existe par ailleurs une forte relation entre la dose et l’effet, le risque étant multiplié par plus de 20 au-delà d’une dose cumulée de 60 g, soit environ 5 ans de traitement à 50 mg/j ou 10 ans de traitement à 25 mg/j (lorsque le traitement est pris 20 jours par mois)", précise l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Au total, plus de de 500 cas de méningiomes de femmes exposées à l’acétate de cyprotérone ont été pris en charge en neurochirurgie ou neurologie entre 2007 et 2015. En outre, l’étude confirme que le risque de méningiome augmente fortement avec l’âge de la patiente, et diminue à l’arrêt du traitement. Dans ce contexte, l’ANSM souhaite redéfinir plus précisément les indications de l’Androcur 50 mg chez la femme pour mieux définir les situations où le rapport bénéfices/risques reste favorable. En particulier, il sera peut-être nécessaire de modifier l’arbre décisionnel du traitement des androgénies. Actuellement, un oestroprogestatif seul est recommandé en 1ère intention dans cette indication, puis l’acétate de cyprotérone et la spironolactone comme alternative thérapeutique. L’Ansm discute donc avec les sociétés savantes concernées afin d’établir des recommandations d’utilisation de l’acétate de cyprotérone ainsi que des mesures d’encadrement du risque. Et un comité d’experts indépendants (CSST), composé d’endocrinologues, endocrinologue-pédiatres, gynécologues, neurochirurgiens et dermatologues, devrait se prononcer prochainement sur ces recommandations.
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