Le cancer du sein, premier cancer lié à l’alcool avec plus de 8 000 cas annuels

29/03/2018 Par Marielle Ammouche
Cancérologie

L’Institut national du cancer (INCa) vient de rendre publiques ses dernières données épidémiologiques, issues du rapport "Les cancers en France-Edition 2017", qui sera publié en intégralité en juin prochain. L’Institut y fait un focus sur la consommation d’alcool et les risques qui lui sont attribuables, sur le plan oncologique. Selon l’Inca, l’alcool serait responsable de près de 28 000 nouveaux cas de cancers en France, soit 8 % des nouveaux cas toutes localisations confondues. L’alcool constituerait ainsi le 2ème facteur de risque de cancers évitables après le tabac. Le cancer du sein apparait le plus impacté avec 8 081 cas attribuables à l’alcool en 2015, devant le cancer colorectal (6 654 cas), celui de la cavité buccale et du pharynx (5 675 cas), du foie (4 355 cas), de l'œsophage (1 807 cas) et du larynx (1 284 cas). En outre, selon des études de modélisation, "le risque absolu de mortalité attribuable à l’alcool augmente plus rapidement chez les femmes que chez les hommes", précise l’INCa, qui balaie l’absence de risque pour les faibles doses : "un effet négatif peut être observé pour les faibles consommations (de l’ordre de 0 à 5 g par jour ou en dessous d’un demi-verre standard par jour)".   Augmentation des ivresses répétées Si la consommation d’alcool est en baisse en France depuis les années 1960, elle reste cependant tout de même l’une des plus élevée d’Europe et du monde avec 11,6 litres en 2013, soit en moyenne 2,6 verres "standards" par jour. Toutefois, les modes de consommation évoluent : si la consommation régulière baisse dans les deux sexes, les ivresses répétitives (au moins trois dans l’année) augmentent, passant, en dix ans, de 9 % à 13,5 % chez les hommes, et de 1,7 % à 5 % chez les femmes.   Nécessité d’une meilleure information Le baromètre cancer 2015 montre, en outre, que les risques sont mal connus du grand public avec des idées fausses qui sont de plus en plus présentes. Ainsi, les doses moyennes journalières au-delà desquelles la consommation d’alcool est jugée néfaste pour la santé sont estimées à 3,4 verres par jour. En 2015, 67% des français pensent que la pollution provoque plus de cancers, contre 55% en 2005. Et 76% pensent que boire des sodas ou manger des hamburgers est aussi mauvais pour la santé que de boire de l’alcool, contre 69% en 2005. Des experts ont appelé, dans un avis publié en 2017 à la suite d'une saisine de la Direction générale de la Santé et de la Mission interministérielle de la lutte contre les conduites addictives, à "de nouveaux repères [de consommation d’alcool] à la baisse, en particulier en raison du risque de cancer" et à "des actions sur la fiscalité, sur la disponibilité des produits et leur promotion, ainsi que des actions d’éducation, de communication et de marketing social". Ces experts recommandent de proposer une valeur repère quel que soit le sexe et de l’exprimer en nombre de verres standards par semaine soit 10 verres standards par semaine (environ 14 g par jour d’alcool) avec des jours sans consommation.

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Michel Lemariey-Barraud

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