Le baclofène n'est peut-être pas le médicament miracle contre l'alcoolisme qu'espéraient certains. Une nouvelle étude montre qu'il ne présente aucun avantage par rapport à un placebo sur le nombre de jours d'abstinence.
Deux chercheurs de l'Université de Liverpool ont compilé les résultats de douze essais cliniques randomisés comparant le baclofène à un placebo sur au moins un des effets comme l'envie irrésistible de boire ("craving"), l'anxiété ou la dépression, la réduction du nombre de jours sans alcool. Dans l'ensemble, le baclofène n'augmente pas les jours d'abstinence et ne diminue pas le nombre de jours de consommation excessive pendant le traitement. Il n'a pas non plus permis de réduire les taux d'envie d'alcool, d'anxiété ou de dépression. Cependant "en examinant les taux d'abstinents à la fin du traitement, il y avait un effet positif du baclofène; les participants sous baclofène étaient 2,67 fois plus susceptibles d'être abstinents à la fin du traitement que ceux sous placebo", détaillent les auteurs dans cette recherche parue dans la revue spécialisée Addiction. D'après eux, seule une personne sur huit traitée avec du baclofène reste abstinente. Selon les auteurs, cette recherche met en évidence plusieurs problèmes, en particulier beaucoup d'études ne portent que sur "un nombre limité de patients", donc "peut-être trop petit pour trouver un effet" du baclofène. "Les essais existants diffèrent également sur un certain nombre de facteurs, tels que la dose de baclofène administrée et la durée du traitement". Ces résultats suggèrent que l'utilisation actuelle croissante de baclofène comme traitement pour les troubles liés à l'alcool est "prématurée", notent les chercheurs. En France, le baclofène est autorisé depuis 2014 pour traiter la dépendance à l'alcool, grâce à une recommandation temporaire d'utilisation (RTU) et fait l'objet d'une demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le traitement de l'alcoolo-dépendance.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus