"Chaque fois que les déserts médicaux avancent, c'est la République qui recule", a estimé le député PS de la Mayenne Guillaume Garot, aux assises départementales de la santé de Dordogne, vendredi 15 mars. "Quand on n'a pas accès à un médecin près de chez soi, qu'on peine à avoir un rendez-vous, il est évident que l'on se sent relégué, abandonné. On a la sensation d'être un citoyen de seconde zone." Grand témoin de cet événement qui avait lieu à Périgueux, le parlementaire, fervent défenseur de la régulation à l'installation, est venu exposer ses "solutions" pour faire face aux difficultés d'accès aux soins dans les territoires.
Assises de la Santé en Dordogne : merci à @germinalpeiro de son invitation à en être le Grand Témoin.
Très forte mobilisation des acteurs locaux pour trouver des solutions d’accès aux soins.
Mais rien ne sera durable sans régulation en pour l’installation de nos médecins. pic.twitter.com/dpaWqIqycm— Guillaume GAROT (@guillaumegarot) March 15, 2024
"C'est la promesse républicaine d'égalité de tous face à la santé qui est en jeu. Aujourd'hui, cette promesse n'est pas garantie", a-t-il déclaré. "Il y a trois fois plus de généralistes par habitant dans les Hautes-Alpes qu'il n'y en a dans l'Eure-et-Loir. Du côté des spécialistes, il y a 18 fois plus d'ophtalmologistes par habitant à Paris qu'il n'y en a dans la Nièvre, pour les dermatologues, on est à 23 fois plus à Paris que dans la Creuse. C'est ça la réalité, c'est une injustice profonde. Le pacte républicain est profondément remis en cause…"
Assurant vouloir "garantir à chacun en France, où qu'il habite, un égal accès aux soins", celui qui fut ministre délégué à l'agroalimentaire au sein du Gouvernement de Jean-Marc Ayrault (2012-2014), a dit s'inscrire "en faux par rapport à une petite musique que l'on entend trop souvent qui est de dire 'La solution viendra des territoires'. Cela crée une très forte surenchère, une concurrence [entre ces territoires]". "On doit sans doute modifier les règles d'exercice médical à l'échelle nationale pour reconquérir cette égalité entre les territoires, et donc entre les patients et entre les citoyens", a-t-il défendu. Le député est à l'initiative d'un groupe transpartisan à l'Assemblée nationale qui a pris le sujet des déserts médicaux à bras le corps, et porte des mesures coercitives, dont la régulation à l'installation. Plusieurs propositions ont été déposées ces dernières années par le groupe, mais aucune n'a, pour l'heure, été adoptée. Il a également échoué à faire voter son amendement à la PPL Valletoux conditionnant l'installation d'un médecin dans une zone sous-dotée au départ préalable d'un confrère. Mais, ce vendredi, Guillaume Garot s'est montré déterminé à poursuivre son combat. "Je crois à la régulation à l'installation de nos médecins", comme c'est le cas "pour les pharmaciens" notamment, a-t-il soutenu, précisant qu'il ne s'agissait pas "de la solution unique". "Il faut partir des besoins de santé pour autoriser ou non l'installation d'un médecin généraliste ou spécialiste", a-t-il plaidé, estimant que "depuis 10 ans, les inégalités [d'accès aux soins] se sont aggravées". Et d'ajouter : "Il y a toujours plus de médecins à s'installer là où il y avait déjà beaucoup de médecins […] Lorsqu'il fait beau, du soleil et la mer, en général, il y a pas mal de médecins." Malgré ses récents échecs à convaincre l'Assemblée nationale, le député a jugé avoir réussi à "poser le début dans l'hémicycle", notamment au travers de la PPL Valletoux. "Les mentalités avancent", a-t-il ajouté, indiquant travailler avec le groupe transpartisan à "une deuxième version de [leur] proposition de loi". Parmi les autres mesures défendues par Guillaume Garot : le désengorgement des urgences de l'hôpital, mettre plus de moyens pour former davantage de médecins, la mise en place d'une politique de prévention. "Il y a forme d'échec collectif, j'en prends ma part, j'ai été membre d'un Gouvernement, a-t-il reconnu. [Mais] j'assume aussi ma part de responsabilité pour trouver des solutions nouvelles. Nous, parlementaires, devons être capables de faire bouger les lignes."
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