Comme le variant anglais, il présente la mutation N501Y.V2 qui se situe au niveau de la protéine Spike (spicule) du coronavirus. Mais il contient en plus la mutation E484K, qui semble diminuer la reconnaissance du virus par les anticorps, et donc sa neutralisation. Cette mutation est aussi partagée par le variant brésilien. Pour évaluer la réponse plus globale du variant aux anticorps, des chercheurs sud-africains l'ont confronté en laboratoire à divers plasmas de patients guéris ayant déjà été infectés par le Sars-Cov-2. Ils ont alors pu constater que ce variant était « largement résistant aux anticorps neutralisants provoqués en réponse à une infection par des souches en circulation précédemment », expliquent les chercheurs dans cette étude préliminaire, mise en ligne mercredi. « La plupart des individus infectés avec des souches précédentes du Sars-Cov-2 auront une réponse de neutralisation minimale ou non détectable contre le 501Y.V2 », poursuivent-ils. Et ainsi, « malgré le nombre de personnes qui ont déjà été contaminées par le Sars-Cov-2 dans le monde et sont supposées avoir acquis un certain niveau d'immunité, de nouveaux variants comme le 501Y.V2 posent un risque important de réinfection ». En outre, ces données ont des conséquences sur le plan thérapeutique : sur la possibilité d’utiliser le plasma de patients convalescents, mais aussi sur les vaccins qui sont principalement basés sur une réponse immunitaire à la protéine Spike. Les chercheurs soulignent ainsi le « besoin urgent » de développer des plateformes pour adapter les vaccins et le besoin « d'identifier des cibles » pour ces vaccins qui soient moins sujettes aux mutations.
« Ce n'est pas une bonne nouvelle, mais ce n'est pas une surprise », a commenté le Pr James Naismith, de l'université d'Oxford, cité par l'organisme Science Media Centre, appelant à « ne pas paniquer ». « Il est important maintenant d'évaluer le pouvoir neutralisant des anticorps générés par la vaccination contre les variants du virus et d'étudier la réponse immunitaire des individus infectés par les variants », a indiqué de son côté le virologue Lawrence Young, de la Warwick Medical School. Si les résultats de l'étude sud-africaine sont confirmés, « nous devons déterminer un calendrier de production et les étapes règlementaires pour adapter la souche utilisée dans le vaccin », a commenté mercredi sur Twitter Trevor Bedford, du centre de recherche Fred Hutch. Même si le variant 501Y.V2 est « encore largement circonscrit à l'Afrique du Sud », il « pourrait se répandre plus largement dans les mois qui viennent », a-t-il ajouté, pariant sur la nécessité d'adapter la « souche » du vaccin à l'automne 2021. Deux autres études préliminaires mises en ligne mercredi concluent de leur côté pour le variant anglais que les anticorps de patients précédemment atteints par le Covid-19 sont plutôt efficaces et que le vaccin BioNTech/Pfizer serait ainsi efficace contre ce variant.
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