Prévention du Covid : un appel à supplémenter l’ensemble de la population en vitamine D
Ainsi, pour ces 73 experts francophones (en grande majorité des Professeurs d’Université de différentes spécialités médicales) et six sociétés savantes nationales* réunis autour du Pr Cédric Annweiler, chef du service de Gériatrie au CHU d’Angers, et du Pr Jean-Claude Souberbielle, tous deux spécialistes de la vitamine D, cette mesure ne doit pas concerner uniquement les personnes âgées ou à risque de forme grave de Covid-19. Ils affirment, en effet, dans un communiqué daté du 19 janvier 2021, qu’« un nombre croissant d’études scientifiques » vont dans ce sens. Dans un article publié le 8 janvier dans la Revue du Praticien, ces auteurs précisent les données de la littérature sur ce sujet, et soulignent « l’intérêt d’assurer un statut satisfaisant en vitamine D dans la population générale, y compris chez les personnes en bonne santé tous âges confondus, dans le contexte de la Covid-19 ». Pour les spécialistes, cette supplémentation en vitamine D pourrait être « un adjuvant utile pour contribuer à prévenir l’infection par le Sars-CoV-2, mais aussi et surtout réduirait le risque de formes graves de Covid-19, de passages en réanimation et de décès liés à ce virus », et ce d’autant plus qu’il s’agit d’une mesure « simple, sans danger, peu coûteuse, remboursée par l’Assurance maladie ».
On estime que 40 à 50 % de la population française présenterait une insuffisance en vitamine D. Or ce nutriment pourrait prévenir et/ou améliorer les formes graves de l’infection en modulant l'activité du système rénine-angiotensine et notamment l'expression de l’ACE2, utilisé par le virus Sars-CoV-2 pour infecter les cellules hôtes. La vitamine D joue aussi un rôle dans la régulation de l'immunité cellulaire innée et adaptative. Enfin, « l’hypovitaminose D semble constituer un facteur de risque indépendant de forme grave de Covid-19 » ajoutent les experts. En conséquence, ils recommandent, dans un objectif préventif, de « promouvoir à grande échelle la supplémentation en vitamine D pour faire en sorte que le moins de personnes possibles aient une hypovitaminose D ». Cela concerne, tout au long de l’année, les personnes à risque d’hypovitaminose D (c’est-à-dire les personnes obèses, ou très âgées, ou malades), mais aussi la population générale pendant la période hivernale. Le dosage sanguin de vitamine D n’est pas nécessaire, et non remboursé en France. En cas d’infection avérée, rien n’est clairement établi et des études sont en cours. Cependant, les auteurs recommandent d’obtenir le plus rapidement possible un statut satisfaisant en vitamine D en recourant à une supplémentation en vitamine D à forte dose, et ce dès le diagnostic de la COVID-19 posé et sans attendre le résultat du dosage de la vitamine D. * L’Association française de lutte antirhumatismale (AFLAR), la Société française d’endocrinologie (SFE), la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), la Société française de pédiatrie (SFP), la Société française d’endocrinologie et diabétologie pédiatrique (SFEDP), la Société francophone de néphrologie dialyse et transplantation (SFNDT)
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