Covid-19 : l’Académie recommande la vitamine D en adjuvant au traitement
En plus de son effet sur l’absorption intestinale du calcium et la santé osseuse, la vitamine D a aussi des effets sur le fonctionnement du système immunitaire - par stimulation des macrophages et des cellules dendritiques -, et la réponse inflammatoire. Elle joue ainsi un rôle dans la régulation et la suppression de la réponse inflammatoire cytokinique qui à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aigu qui caractérise les formes sévères et souvent létales de Covid-19. C’est pourquoi les membres de l’académie nationale de médecine se sont penchés sur les liens éventuels qui pourraient exister entre l’infection à Sars-CoV-2 et vitamine D. Certaines données ont, en effet, établi une corrélation significative entre de faibles taux sériques de vitamine D et la mortalité par Covid-19. Ainsi, dans une étude irlandaise (McCartney DM, Byrne DG. Irish Med J .2020 113 : 58), les auteurs concluent que « la carence en vitamine D est fréquente et peut contribuer à augmenter le risque d'infection respiratoire, y compris par Covid-19 ». Ils recommandent à toutes les personnes âgées, aux patients hospitalisés, aux résidents des établissements de soins et aux autres groupes vulnérables (diabète, déficit immunitaire compromise, peau foncée, végétariens surpoids ou obésité, fumeurs, professionnels de santé) d’être supplémentés « de façon urgente » en vitamine D « pour renforcer leur résistance à Covid-19 », et « que ces conseils soient rapidement étendus à la population adulte en général ». Le déficit en vitamine D « suit généralement un gradient Nord-Sud, bien qu’il y ait des exceptions tels les pays nordiques où la supplémentation des nutriments en vitamine D, en particulier des produits lactés, est systématique » rappellent les académiciens. On constate, en revanche, une prévalence élevée de la carence en vitamine D les pays du sud de l’Europe, malgré un ensoleillement plus élevé. Une mesure simple et potentiellement efficace Pour les membres de l’Académie, « ceci expliquerait que les nourrissons qui reçoivent régulièrement de la vitamine D fassent des formes asymptomatiques de Covid-19 et moins de complications ». Ils soulignent que la vitamine D « ne peut être considérée comme un traitement préventif ou curatif de l’infection due au SARS-CoV-2 ». Cependant, « en atténuant la tempête inflammatoire et ses conséquences, elle pourrait être considérée comme un adjuvant à toute forme de thérapie ». Et ce, d’autant qu’il s’agit d’un traitement simple, par voie orale, peu coûteux et remboursée par l’Assurance Maladie. Globalement l’Académie confirme sa recommandation de 2012 d’assurer une supplémentation vitaminique D dans la population française. En cas d’infection Covid-19 chez les personnes âgées de plus de 60 ans, elle recommande de doser rapidement le taux de vitamine D sérique (c’est-à-dire la 25 OHD), et d’administrer, en cas de carence, une dose de charge de 50 000 à 100 000 UI « qui pourrait contribuer à limiter les complications respiratoires ». Et chez les patients de moins de 60 ans, elle préconise aussi une supplémentation en vitamine D, dès la confirmation du diagnostic de Covid-19, de 800 à 1000 UI/jour.
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