Huit heures d'attente dans un couloir : une octogénaire décède aux urgences
Le médecin relate dans le quotidien national l'histoire d'une patiente de 82 ans. L'octogénaire souffrant d’une atteinte rénale sévère est décédée, à défaut d’avoir été prise en charge, et après presque huit heures d’attente. Pourtant il raconte avoir immédiatement pris en charge cette patiente, souffrant d'une forte fièvre, déposée par une ambulance et décrivant des douleurs abdominales insupportables et un épuisement. Après avoir vérifié ses anciens bilans et ses constantes, le médecin lui fait passer un scanner et diagnostique un résultat préoccupant, puisqu’un des reins de l’octogénaire est "sévèrement atteint" et "à l’arrêt". La patiente a donc besoin d’être hospitalisée au plus vite pour une dialyse. Son pronostic vital n’est pas engagé. Mais l'hôpital dans lequel la patiente est prise en charge ne dispose pas des compétences requises pour la traiter. Après une demi-heure d’appel téléphonique, un CHU, situé à une heure et demi de route, accepte le transfert. Problème : aucune ambulance n'est disponible. L'octogénaire doit attendre assise sur une chaise dans le couloir des urgences, les brancards étant tous occupés. "Le minimum compassionnel aurait voulu qu’on lui trouve un lit dans les étages pour qu’elle puisse s’allonger. Mais il n’y a de la place nulle part", indique l'urgentiste.
Ce jour-là, seulement deux urgentistes sont en poste pour faire face à une forte affluence en salle d’attente. L'un d'eux, appelé en intervention Smur s'absente durant cinq heures. A son retour la patiente s'effondre, victime d'un arrêt cardiaque. Elle aura attendu 7h40 au total avant de décéder. L’ambulance arrivera trois heures après le constat de décès. Selon Libération, la direction de l’établissement de santé aurait réuni son équipe après l’incident pour donner la consigne de ne pas ébruiter l’affaire, en s’engageant pour que cela ne se reproduise pas. Une consigne confirmée par l’Agence régionale de santé selon le quotidien national, mais démentie par la suite dans Ouest-France. "On n’a même plus les moyens de l’humanité. C’est monstrueux. On a sombré", se désole le médecin dans les colonnes de Libération. [Avec Liberation.fr et Ouest-France.fr]
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