Anesthésiste ivre pendant l'accouchement : la clinique poursuivie pour homicide involontaire
L'instruction de l'affaire du décès d'une parturiente à la clinique d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques) en septembre 2014 est close. La clinique qui a recruté l'anesthésiste belge qui avait bu au moment de l'accouchement vient d'être remise en examen.
Le 29 septembre 2014, Helga Wauters, une anesthésiste belge de 47 ans, prend en charge une parturiente de 28 ans. La praticienne administre à sa patiente une péridurale avant de sortir prendre l'apéritif chez des amis. Mais l'accouchement se passant mal, une césarienne était devenue nécessaire. Rappelée, l'anesthésiste, qui sentait l'alcool à son retour à l'hôpital selon ses collègues, a un comportement étrange. Elle utilise un ballon manuel pour ventiler sa patiente et intube les voies digestives. En arrêt cardiaque, la patiente est transférée à l'hôpital de Pau, où elle est décédée. Son bébé est sain et sauf. L'anesthésiste a été mise en examen en octobre 2014 pour homicide involontaire aggravé. Un autre praticien, l'obstétricien présent à la maternité le soir des faits, a été mis en examen en mars 2016 pour non-assistance à personne en danger.
Quant à la clinique d'Orthez, fermée à la suite du drame, elle est mise en examen une première fois en juillet 2017, aux côtés de l'hôpital public de la ville, à la disposition duquel la clinique mettait un bloc opératoire et l'anesthésiste, en vertu d'une convention entre les deux établissements. Une mise en examen annulée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau "aux motifs, entre autres, que la clinique en tant que personne morale ne pouvait pas connaître les antécédents de l'anesthésiste", recrutée depuis peu. Mais la magistrate en charge de l'affaire, dont l'instruction est close depuis vendredi, en a décidé autrement. L'avocat de la clinique a assuré qu'il va déposer sous 48 heures une nouvelle requête en annulation. [avec AFP]
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