Le praticien a été condamné à onze ans de prison.
Onze ans de prison pour un ancien généraliste accusé de viol et d'atteintes sexuelles par des patientes
Un ancien médecin généraliste de 60 ans a été condamné vendredi 19 avril à onze ans de réclusion avec mandat de dépôt par la cour criminelle de Châteauroux. 24 anciennes patientes, la plupart placées sous curatelle, l'accusaient d'atteintes sexuelles et de viol.
Le praticien a été condamné à onze ans de prison.
Son procès, qui se tenait à huis clos, s'est déroulé du lundi 15 au vendredi 19 avril. Au terme de cinq jours d'audiences, la cour criminelle de Châteauroux a condamné cet ancien généraliste à 11 ans de réclusion avec mandat de dépôt pour viol et atteintes criminelles sur 24 anciennes patientes, la plupart placées sous tutelle ou curatelle. Une peine assortie d'une interdiction définitive d'exercer la médecine et d'une amende de 10 000 euros.
C'est en 2020 que l'affaire a éclaté, grâce au signalement d'un représentant légal d'une des victimes. Lors de leurs auditions par la cour criminelle, les victimes ont évoqué des attouchements de l'ancien médecin sur la poitrine et le sexe lors d'examens médicaux pratiqués entre décembre 2013 et décembre 2020. L'une d'elles a également dénoncé un viol, dont les enquêteurs ont retrouvé la trace dans une vidéo.
Pour Me Sébastien Robin, un des avocats de deux plaignantes qui se sont constituées parties civiles, "il n'est pas certain" que toutes les victimes aient été présentes, les enquêteurs "n'ayant a priori pas réussi à remonter avant 2010-2011".
Lors des perquisitions au cabinet de cet ancien généraliste installé à Châteauroux, les enquêteurs ont trouvé dans le matériel informatique des vidéos compromettantes de patientes, filmées à leur insu avec un portable durant les consultations. Des vidéos "particulièrement insoutenables", a indiqué Me Sébastien Robin à l'AFP.
Selon une source judiciaire, le médecin demandait à ses patientes, qui présentaient une certaine fragilité psychologique, de se masturber ou de prendre des positions explicites. "Dans l'esprit de ces femmes c'était 'C'est le docteur qui demande donc s'il demande, c'est qu'il faut le faire'", a poursuivi Me Robin.
"Les victimes avaient besoin de comprendre son geste et cette demande n'a pas vraiment été satisfaite", a déploré Me Alexia Augereau, à l'issue du procès. Et d'ajouter : "L'accusé reconnaissait les faits de façon superficielle ; il n'avait fait aucun travail d'introspection." De son côté, l'avocate de l'ancien médecin, Me Pascaline Courthes, a indiqué que son client "culpabilise énormément, il a honte et ne comprend toujours pas comment il a pu faire ça".
La cour criminelle examinera les demandes de réparation des victimes le 15 novembre.
[avec AFP et La Nouvelle République]
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