
Crédit : Wikimedia Commons, João Pedro Correia
François Hollande propose de créer un statut de "réfugié scientifique"
L'ancien président de la République, François Hollande, propose de créer un statut de "réfugié scientifique" qui pourrait bénéficier aux chercheurs, notamment américains, obligés de quitter leur pays pour des raisons politiques.

Crédit : Wikimedia Commons, João Pedro Correia
Créer un statut de "réfugié scientifique" : c'est l'objet de la première proposition de loi déposée, mardi 17 avril, à l'Assemblée nationale par François Hollande depuis son élection comme député en juillet dernier. Alors que des "scientifiques, chercheurs et universitaires" sont contraints à l'exil "dans de nombreux pays", et notamment aux Etats-Unis depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, ces individus "se retrouvent parfois dans un vide juridique et institutionnel", expose l'ex-président de la République, en préambule de son texte.
"Les mécanismes actuels du droit d'asile ne prennent pas en compte les spécificités du milieu académique et la cible que sont devenus les scientifiques au sein des régimes autoritaires", poursuit le député de la Corrèze. "Au même titre que les journalistes ou les opposants politiques, lorsqu’ils sont entravés, menacés, censurés, les scientifiques doivent donc nécessairement pouvoir être reconnus comme des réfugiés à part entière", insiste-t-il.
Médecins, serez-vous prêts à aller exercer jusqu'à 2 jours par mois dans un désert ?

Michael Finaud
Non
On comprend parfaitement que ce gouvernement et ce Ministre pourtant médecin et ses 8 prédécesseurs détestent la médecine libérale... Lire plus
La création d'un statut de réfugié dédié à ces personnes "permettrait un traitement plus rapide et efficace" de leur dossier de demande d'asile en France "avec des critères d’éligibilité clairs, des passerelles d’intégration professionnelle, un accompagnement ciblé et une continuité de la recherche mondiale", écrit François Hollande. Un tel statut permettrait ainsi "d'offrir un refuge aux chercheurs menacés, tout en leur permettant de développer leur capital intellectuel" et de contribuer à l'innovation sur le territoire français, avance le député socialiste.
Dans le contexte politique et international actuel, "la création d’un tel statut prend malheureusement tout son sens. Elle ne serait pas seulement une mesure de protection, elle serait aussi une déclaration politique forte", a réagi dans un communiqué le Pr Alain Puisieux, président du directoire de l'Institut Curie. "Elle affirmerait haut et fort que la liberté académique n’est pas négociable et qu’en la défendant, nous défendons bien plus que des idées, nous défendons les conditions mêmes du progrès", a-t-il soutenu.
"Au-delà du geste", cette mesure doit "donner l’image d’un pays qui est le nôtre, un pays qui accueille ces scientifiques", notamment ceux exerçant dans les domaines les plus concernés par "les mesures" prises par Donald Trump aux Etats-Unis et dans d'autres pays que sont "le climat et la santé", a précisé François Hollande, auprès de l'AFP.
[avec AFP]
La sélection de la rédaction