Signe d'interdiction

"Les étudiants sanctionnés pénalement ne pourront pas exercer la médecine", assure l'Ordre

Le président du Conseil national de l'Ordre des médecins a assuré, lundi 27 mai, que les carabins condamnés "pénalement" au cours de leur cursus "ne pourront pas exercer la médecine". "Il a été convenu avec les doyens des facultés qu’il y aurait une information aux étudiants en deuxième année pour les mettre en garde", a précisé le Dr François Arnault, dans un entretien à Ouest-France.

28/05/2024 Par Chloé Subileau
Violences sexistes et sexuelles
Signe d'interdiction

Les carabins condamnés pénalement au cours de leurs études ne pourront pas exercer la médecine. C'est ce qu'a affirmé le président du Conseil national de l'Ordre des médecins, dans un entretien accordé à Ouest-France. Interrogé sur le mouvement #MeToo qui touche le milieu médical, le Dr François Arnault a assuré que, "désormais", "les étudiants qui, au cours de leurs études seraient sanctionnés pénalement pour des crimes jugés définitivement, ne pourront pas exercer la médecine selon la volonté de l’Ordre". "Il a été convenu avec les doyens des facultés de médecine qu’il y aurait une information aux étudiants en deuxième année pour les mettre en garde. La circulaire est applicable dès maintenant", a-t-il insisté.

C'est la première fois que le président de l'Ordre prend position sur ce sujet. "Jusqu’alors, nous n’avions pas abordé le problème des étudiants en médecine qui avaient des comportements déviants et qui pouvaient, au cours de leurs études, commettre des actes susceptibles d’être poursuivis devant la justice, voire même devant des cours d’assises pour des faits criminels", a précisé le Dr Arnault.

"Ce n'est pas acceptable"

Cette prise de position intervient en pleine polémique autour de la condamnation, en mars dernier, d'un externe de la faculté de Limoges pour agressions sexuelles sur d'anciennes camarades de promotion. Ces dernières semaines, deux mobilisations ont eu lieu sur les campus de Limoges et Tours - faculté dans laquelle le mis en cause étudiait lors de ces agressions sexuelles.

Fin avril, plusieurs organisations étudiantes et féministes* ont également publié une lettre ouverte alertant sur la situation de ce carabin qui, malgré sa condamnation, poursuit son cursus à faculté de Limoges. Les signataires appelaient notamment l'Ordre à "précise[r] sa position au sujet de cet étudiant". "Et qu’il fournisse un document clair sur les modalités d’inscription à l’Ordre et la gestion des plaintes concernant les VSS [violences sexistes et sexuelles, NDRL]." Un appel que le Dr François Arnault semble avoir entendu.

Plus largement, le président a estimé que la culture carabine instaurée dans le milieu médical n'était "pas acceptable". Les fresques pornographiques, les chants paillards… : "Ce n’est pas acceptable qu’il y ait certaines pratiques pénalisantes et humiliantes, notamment pour les femmes pendant leurs études. Cela nuit à certaines futures consœurs et aux confrères qui sont maltraités par ces coutumes. Sincèrement, il faut que ça s’arrête", a lancé le Dr Arnault, qui a salué la libération de la parole en cours. Le président précise toutefois que ces changements de "pratiques" ne dépendent "pas des missions de l'Ordre" : "C’est aux directeurs d’établissements et aux universitaires de prendre leur responsabilité."

*Parmi les signataires de cette lettre ouverte : le collectif étudiant Emma Auclert, le collectif Nous Toutes, l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG), le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), l'Union nationale des étudiants de France (Unef)…

[avec Ouest-France]

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Frederic Limier

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Il est grand temps de réaliser qu’un pharmacien n’a aucune compétence pour soigner, n’ayant, pendant ses études, jamais vu un mala... Lire plus

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32 points
Rhumatologie
il y a 6 mois
A la lecture de certains commentaires, je suis sidéré ! Bienveillance et réparation, rédemption, erreur de jeunesse ... et j'en passe ! Il s'agit d'un prédateur sexuel récidiviste ! Si l'on suit vos raisonnements, Messieurs (car ces commentaires ne proviennent que de "messieurs" !), après avoir purgé sa peine, un instituteur pédophile peut retourner tranquillement dans sa classe, un prètre pédophile, une fois absous, peut recommencer à faire catéchisme aux jeunes enfants, un étudiant en médecine mis en examen pour récidive de viol peut être affecté à un stage de gynécologie (c'est QUAND MEME ce que s'est empressé de faire la fac de Limoges dans le cas qui nous occupe après l'éviction du prédateur de la fac de Tours !!) Messieurs, confieriez vous sereinement vos filles, votre compagne ou votre mère à un praticien avec ces antécédents ? A moins que dans vos antécédents..............
Photo de profil de Olivier Delorme
260 points
Débatteur Renommé
Médecine générale
il y a 7 mois
encore une fois l'ordre manque une occasion de se taire il me semble. Cliver la société entre les bons et les méchants, les mouvements sectaires de tous ordres ne loupent pas une occasion de le faire, était-il donc nécessaire d'aboyer encore dans ce sens? Voir par exemple les invectives lors de la campagne électorale, sans parler des agressions contre les enseignants voire les professionnels du soin. La parole du médecin devant plutôt être une parole transversale qui réunit les contraires plutôt que les opposer. En tant que médecin je ne me reconnais pas dans ce style d'invective inutile, qui ne reflète pas l'esprit de notre serment d'Hippocrate, à savoir celui de ne pas avoir de parti pris, mais un esprit d'ouverture nous portant à la bienveillance et la réparation, c'est cela notre métier non?
Photo de profil de Angélique  Zecchi-Cabanes
788 points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 6 mois
Je ne comprends pas vraiment le débat alors que pour s’inscrire à l’ordre, il faut présenter un extrait de casier judiciaire. Je ne comprends pas pourquoi ce sujet n’existe que pour les médecins, on pense donc que les autres professionels de santé ne sont pas concernés par le sujet? C’est moins grave pour un dentiste, un kiné ou un infirmier? ou alors on considère que seuls les médecins peuvent être agresseurs? À l’heure où l’on nous explique que tout le monde peut nous remplacer, il faudrait aussi que tout le monde ait les même devoirs et les mêmes sanctions. Ne s’agirait il pas d’enfoncer un peu plus la profession en instillant dans les esprits que la majorité des médecins sont des agresseurs sexuels? Nous sommes tous d’accord sur le fait d’empêcher des délinquants sexuels de pratiquer certains métiers et cela est déjà prévu dans la loi, quel besoin d’en rajouter tant si ce n’est de jeter l’opprobre sur la profession ?
 
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