"Les étudiants sanctionnés pénalement ne pourront pas exercer la médecine", assure l'Ordre
Le président du Conseil national de l'Ordre des médecins a assuré, lundi 27 mai, que les carabins condamnés "pénalement" au cours de leur cursus "ne pourront pas exercer la médecine". "Il a été convenu avec les doyens des facultés qu’il y aurait une information aux étudiants en deuxième année pour les mettre en garde", a précisé le Dr François Arnault, dans un entretien à Ouest-France.
Les carabins condamnés pénalement au cours de leurs études ne pourront pas exercer la médecine. C'est ce qu'a affirmé le président du Conseil national de l'Ordre des médecins, dans un entretien accordé à Ouest-France. Interrogé sur le mouvement #MeToo qui touche le milieu médical, le Dr François Arnault a assuré que, "désormais", "les étudiants qui, au cours de leurs études seraient sanctionnés pénalement pour des crimes jugés définitivement, ne pourront pas exercer la médecine selon la volonté de l’Ordre". "Il a été convenu avec les doyens des facultés de médecine qu’il y aurait une information aux étudiants en deuxième année pour les mettre en garde. La circulaire est applicable dès maintenant", a-t-il insisté.
C'est la première fois que le président de l'Ordre prend position sur ce sujet. "Jusqu’alors, nous n’avions pas abordé le problème des étudiants en médecine qui avaient des comportements déviants et qui pouvaient, au cours de leurs études, commettre des actes susceptibles d’être poursuivis devant la justice, voire même devant des cours d’assises pour des faits criminels", a précisé le Dr Arnault.
"Ce n'est pas acceptable"
Cette prise de position intervient en pleine polémique autour de la condamnation, en mars dernier, d'un externe de la faculté de Limoges pour agressions sexuelles sur d'anciennes camarades de promotion. Ces dernières semaines, deux mobilisations ont eu lieu sur les campus de Limoges et Tours - faculté dans laquelle le mis en cause étudiait lors de ces agressions sexuelles.
Fin avril, plusieurs organisations étudiantes et féministes* ont également publié une lettre ouverte alertant sur la situation de ce carabin qui, malgré sa condamnation, poursuit son cursus à faculté de Limoges. Les signataires appelaient notamment l'Ordre à "précise[r] sa position au sujet de cet étudiant". "Et qu’il fournisse un document clair sur les modalités d’inscription à l’Ordre et la gestion des plaintes concernant les VSS [violences sexistes et sexuelles, NDRL]." Un appel que le Dr François Arnault semble avoir entendu.
Plus largement, le président a estimé que la culture carabine instaurée dans le milieu médical n'était "pas acceptable". Les fresques pornographiques, les chants paillards… : "Ce n’est pas acceptable qu’il y ait certaines pratiques pénalisantes et humiliantes, notamment pour les femmes pendant leurs études. Cela nuit à certaines futures consœurs et aux confrères qui sont maltraités par ces coutumes. Sincèrement, il faut que ça s’arrête", a lancé le Dr Arnault, qui a salué la libération de la parole en cours. Le président précise toutefois que ces changements de "pratiques" ne dépendent "pas des missions de l'Ordre" : "C’est aux directeurs d’établissements et aux universitaires de prendre leur responsabilité."
*Parmi les signataires de cette lettre ouverte : le collectif étudiant Emma Auclert, le collectif Nous Toutes, l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG), le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), l'Union nationale des étudiants de France (Unef)…
[avec Ouest-France]
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