#MeToo à l'hôpital : "Il n'y aura aucune acceptation", soutient le Doyen des doyens
A l'occasion d'une conférence sur l'éthique et la responsabilité dans la formation médicale, le Pr Benoît Veber a assuré qu'il n'y aurait aucune "tolérance" face aux violences sexistes et sexuelles. "Un étudiant en médecine doit pouvoir faire ses études sans être soumis à aucune de ces violences, que ce soit dans le milieu hospitalier ou facultaire", a insisté, jeudi 2 mai, le président de la Conférence nationale des doyens des facultés de médecine.
Il a appelé à une "tolérance zéro". Alors que le monde médical est secoué par un nouveau mouvement #MeToo, le Pr Benoît Veber a souhaité rappeler, jeudi 2 mai, la position de la Conférence des doyens des facultés de médecine face aux violences sexistes et sexuelles (VSS). "La tolérance est de zéro vis-à-vis des risques psychosociaux et [de ces] violences", a soutenu le Doyen des doyens, à l'occasion d'une conférence sur l'éthique et la responsabilité dans la formation médicale. "Cette tolérance zéro, ça veut dire qu'il n'y aura aucune acceptation et qu'un étudiant en médecine doit pouvoir faire ses études sans être soumis à aucun problème de VSS, que ce soit dans le milieu hospitalier ou dans le milieu facultaire", a poursuivi le Pr Benoît Veber, rappelant que des sanctions doivent être prises et qu'elles l'ont déjà été "dans certaines situations".
Au cœur de l'Institut d'anatomie, où se déroulait cette table-ronde réunissant plusieurs doyens francophones, le président de la Conférence a insisté sur l'importance de libérer la parole. "Il faut que les étudiants puissent s'exprimer quand ils en ont besoin pour que les doyens soient informés", a ajouté le Pr Benoît Veber. Pour faire face à ces risques psychosociaux et VSS, "la conférence des doyens organise chaque année un séminaire de concertation sur la prévention", a rappelé le doyen. En 2021, une première rencontre avait notamment permis "d'élaborer un plan d'action", suivie par deux autres en 2022 et 2023. La prochaine doit se tenir en 2024 sur la prévention de ces risques et de ces violences.
Pour les étudiants qui auraient besoin d'une aide, chaque faculté dispose désormais d'une "commission 'bien-être et accompagnement'", a tenu à souligner le Pr Benoît Veber : "Les étudiants peuvent trouver une commission qui va les écouter […]. Elle peut leur proposer autant que faire se peut une aide, qui peut être de toute sorte."
Cette prise de position intervient en pleine polémique au sein de la faculté de médecine de Limoges. Des carabins dénoncent la réintégration en stage au CHU d'un externe condamné en mars dernier à cinq mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles sur deux anciennes camarades, alors qu'il étudiait à Tours. Face à l'absence de réaction de la direction de la faculté et des institutions, plusieurs fédérations et collectif ont lancé une pétition, intitulée "Les prédateurs sexuels ne doivent pas devenir médecins". Publiée le 25 avril, elle a recueilli plus de 25 800 signatures à l'heure où nous écrivons ces lignes.
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