Covid : une quatrième vague automnale est possible en l’absence de mesure de contrôle, estime l’Institut Pasteur

29/06/2021 Par Marielle Ammouche
Infectiologie

L’Institut Pasteur a réalisé une nouvelle étude de modélisation destinée à prévoir les évolutions épidémiologiques possibles de l’infection par le Sars-CoV-2 dans les mois à venir, et en particulier l’éventualité d’une 4ème vague à l’automne. Cette étude tient compte en particulier de la vaccination partielle de la population.   Pour les spécialistes, et malgré une vaccination importante (30% chez les 12-17 ans, 70% chez les 18-59 ans, et 90% chez les plus de 60 ans), une vague épidémique avec un pic d’hospitalisation comparable à celui de l’automne 2020 est possible, si l’on ne prend aucune mesure de contrôle. Cette perspective est basée sur un virus avec un R0 à 4. « Un certain niveau de contrôle de l’épidémie pourrait donc être nécessaire cet automne » estiment les chercheurs. Une note optimiste, cependant, « du fait de la vaccination, l’effort nécessaire pour contrôler un rebond épidémique devrait être nettement moindre que pendant la période pré-vaccinale ». Le poids de la vaccination apparait ainsi majeur, tant sur la transmission de la maladie que sur la pression hospitalière. Une personne non-vaccinée a 12 fois plus de risque de transmettre le Sars-CoV-2 qu’une personne vaccinée, a calculé l’Institut Pasteur.  Mais les enfants et adolescents, étant peu vaccinés (30% dans le modèle utilisé ici), seraient à l’origine d’à peu près la moitié des infections et des transmissions. Et les personnes non-vaccinées de plus de 60 ans (3% de la population) représenteraient 35% des hospitalisations.

Dans ce contexte, les spécialistes de l’Institut Pasteur soulignent que « parmi toutes les mesures étudiées, la vaccination des non-vaccinés reste l’approche la plus efficace pour contrôler l’épidémie ». Cela doit concerner en particulier les plus fragiles, mais aussi les enfants et adolescents, qui risquent d’être encore peu vaccinés cet automne. Cette situation pourrait nécessiter un contrôle de la circulation virale dans les écoles, collèges, lycées. En outre, pour les auteurs, les mesures non-pharmaceutiques ont quasiment le même impact si elles ciblent l’ensemble de la population ou uniquement les personnes non-vaccinées. Les mesures de contrôle pourraient donc, en théorie se focaliser sur les personnes non-vaccinées (par exemple avec le pass sanitaire). Cela soulève néanmoins des questions éthiques et sociales, souligne l’Institut Pasteur.  

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