Caféine

Maladie d’Alzheimer : un possible effet protecteur d’une consommation modérée de caféine

Un essai clinique est en cours pour tester les effets de la caféine sur les fonctions cognitives des patients atteints de maladie d’Alzheimer débutante.

11/07/2024 Par Dre Marielle Ammouche
Neurologie
Caféine

On en sait un peut plus sur les mécanismes qui interviennent dans la physiopathologie de la maladie d’Alzheimer (MA), grâce aux travaux d’une équipe de chercheurs lillois (Inserm, CHU de Lille et université de Lille, au sein du centre de recherche Lille Neuroscience et cognition). Ces scientifiques se sont intéressés aux récepteurs adénosinergiques dits A2A. Grace à l’étude de modèles animaux de la MA, ils ont constaté que les souris malades présentaient une augmentation des récepteurs A2A, qui entrainait une perte des synapses dans l’hippocampe et par là même, les troubles cognitifs.

Plus précisément, "ces résultats suggèrent que l’augmentation d’expression des récepteurs A2A modifie la relation entre les neurones et les cellules microgliales. Cette altération pourrait être à l’origine d’une escalade d’effets entraînant le développement des troubles de la mémoire observés", explique Émilie Faivre (Inserm/Université de Lille/CHU de Lille), co-dernière autrice de l’étude.

Or, cette même équipe avaient déjà montré, en 2016, que la caféine pouvait avoir cette action bénéfique sur les troubles associés à la MA chez l’animal, en bloquant l’activité de ces mêmes récepteurs adénosinergiques A2A. Cela confirmait plusieurs données qui rapportaient qu’une consommation modérée de caféine pouvait ralentir le déclin cognitif lié au vieillissement et le risque de développer la maladie d’Alzheimer. On parlait là d’une consommation de 2 à 4 tasses de café par jour. 

Les nouveaux résultats des chercheurs lillois confirment donc l’intérêt de tester la caféine chez des patients atteints de formes précoces de la maladie. "En effet, on peut imaginer qu’en bloquant ces récepteurs A2A, dont l’activité est augmentée chez le patient, cette molécule puisse prévenir le développement des troubles de la mémoire voire d’autres symptômes cognitifs et comportementaux", poursuit David Blum, directeur de recherche à l’Inserm, co-dernier auteur de l’étude.

Ainsi, un essai clinique de phase 3, porté par le CHU de Lille, est actuellement en cours. Son objectif est d’évaluer l’effet de la caféine sur les fonctions cognitives de patients atteints de formes précoces à modérées de la maladie d’Alzheimer. 

Références :

Communiqué de l’Inserm (5 juillet) ; et Gomez-Murcia V. et al. Brain. 5 juillet

https://doi.org/10.1093/brain/awae113

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