Il est mis en examen depuis plus de huit ans. La chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins des Hauts-de-France a radié un ancien gynécologue accusé de viols sur plusieurs dizaines de patientes, ont appris nos confrères de 20 Minutes, ce jeudi 22 février. "Les faits constituent des manquements d'une très grande gravité aux obligations déontologies auxquelles [ce praticien] était tenu", a affirmé la chambre ordinale, pour justifier sa décision. Le praticien mis en cause exerce encore à Arras, dans le Pas-de-Calais, comme endocrinologue et diabétologue. Depuis 2015, il est mis en examen par la justice pour des soupçons de viols auprès de nombreuses patientes. Dès le début de l'enquête, l'homme a été placé sous contrôle judiciaire et interdit de pratiquer la gynécologie.
D'après les informations de 20 Minutes, plus d'une centaine de femmes ont porté plainte contre ce dernier. Celles recueillies par l'AFP font, elles, état de 70 plaintes. C'est, en effet, ce qu'a assuré le Dr Francis Meurin, président du Conseil départemental de l'Ordre des médecins, lors de l'audience du 9 février, d'après l'arrêt de la chambre disciplinaire. Des chiffres "complètement fantaisiste[s]", assure, de son côté, Me Frank Berton, l'avocat de l'ex-gynécologue.
Un procès encore en attente
En plus des faits de viols, le médecin aurait usurpé sa qualité de gynécologue. Dans sa décision, la chambre disciplinaire mentionne que le mis en cause "n'était pas inscrit comme spécialiste en gynécologie au tableau de l'Ordre des médecins". "Le docteur ne justifie, ni même n’allègue détenir un diplôme" permettant, entre autres, de pratiquer "des techniques de rééducation telles que des exercices de Kegel et de gymnastique abdominale hypopressive", écrit l'instance.
Concernant les faits de viols, la chambre disciplinaire, qui a auditionné six patientes, considère "que les conditions dans lesquelles le [docteur] réalisait ses examens se caractérisaient par des durées anormalement longues que ne sauraient justifier la recherche et le traitement de pathologies". La plupart des plaignantes évoquaient, en effet, des séances de gynécologie qui duraient un peu trop longtemps, avec des gestes inappropriés, détaillaient nos confrères de 20 Minutes, dans un précédent article. Celles entendues par la chambre disciplinaire ont notamment témoigné de pénétrations ou de touchers vaginaux, plusieurs évoquant "des mouvements de va-et-vient" effectués par le praticien avec ses doigts, complète l'AFP, citant la décision rendue.
L'enquête judiciaire menée sur cette affaire est désormais close, mais aucune date de procès n'a pour l'instant été dévoilée. La sanction de radiation prise par la chambre disciplinaire de l'Ordre régional des médecins devait prendre effet le 1er avril prochain. Le praticien incriminé a toutefois fait appel de cette décision, note l'AFP. Ce dernier, qui s'est notamment exprimé sur TF1 en 2021, nie les faits qui lui sont reprochés.
[avec 20 Minutes et AFP]
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