Plus de 6 Français sur 10 favorables à une hausse du tarif de la consultation médicale
Alors que les négociations conventionnelles entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux doivent reprendre de manière imminente, un sondage réalisé par Elabe pour Les Echos et l’Institut Montaigne révèle qu’une majorité de Français soutient les revendications tarifaires des praticiens. D’après les résultats de cette consultation, publiés ce jeudi 2 novembre, 64% des personnes interrogées jugent "légitime" la demande des organisations syndicales d’augmenter "d’au moins 5 euros" le tarif de la consultation. La revalorisation de 1,50 euro, obtenu dans le cadre du règlement arbitral et entrée en vigueur ce mercredi, ne semblent pas satisfaire ni les médecins… ni leurs patients. Globalement, les résultats montrent que la légitimité de la demande est partagée par toutes les franges de la population, mais les plus de 65 ans apparaissent tout de même comme étant les plus favorables à une hausse du prix de la consultation (79%). Ce sont en outre les partisans de La République en marche et de ses alliés qui sont les plus favorables (79%) suivis par ceux de la droite (74%), contre 62% pour les partisans du Rassemblement national de Marine Le Pen. "C'est bien le premier domaine pour lequel les Français sont prêts à payer davantage malgré l'inflation", a réagi le directeur conseil et opinion d'Elabe, Vincent Thibault. Non au doublement de la franchise médicale En revanche, les Français sondés se montrent largement opposés à un doublement de la franchise médicale, plébiscitée par le Gouvernement. Pour faire des économies, l’exécutif envisage de passer ce reste à charge de 50 centimes à 1 euro sur la boîte de médicaments, et de 1 à 2 euros sur la consultation médicale. Le sondage n’interrogeait que sur la hausse concernant la boîte de médicaments. Sur ce sujet, seuls 37% des Français se disent prêts à mettre un peu plus la main à la poche. Une façon de réduire les dépenses et de "responsabiliser les patients dans leur consommation de médicaments". Pour les 63% de non-favorables, la mesure risquerait de détériorer l'accès à la santé. Le mystère persiste toujours sur la mise en œuvre d’une telle mesure. Le Gouvernement ne l’a finalement pas incluse dans son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024 – après l’avoir envisagé – compte tenu de son impopularité. Il n’enterre toutefois pas cette piste d’économies, qui pourrait passer par la voie réglementaire. Confiance en les professionnels de santé S’ils se montrent critiques vis-à-vis du système de santé (58% estiment qu’il fonctionne mal), les Français ont une très bonne image de leurs soignants. Cela montre que "l'opinion fait la différence entre la profession et le système, comme si la première était victime du second", a commenté Vincent Thibault. Dans le détail, 96% des sondés ont une bonne image des sage-femmes (dont 52% très bonne) ; 95% des infirmières (dont 51% très bonne) ; 91% de leur médecin traitant (dont 51% très bonne) ; 91% des kinés (dont 36% très bonne) ; 90% des pharmaciens (dont 37% très bonne) ; 90% des généralistes en général (dont 37% très bonne) ; 88% des médecins hospitaliers (dont 36% très bonne) ; 87% des médecins spécialistes (dont 33% très bonne) et 85% des dentistes (dont 30% très bonne). Cette confiance quasi unanimement partagée contraste avec les difficultés d’accès aux soins : 47% des Français déclarent avoir un accès compliqué, long ou partiel aux services (en se déplaçant ou par internet) leur permettant de bien se soigner (hôpital, médecins généralistes ou autres spécialistes), et 7% déclarent n’avoir aucun accès du tout. [avec Les Echos]
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