Engagée aux côtés des syndicats de médecins et d’étudiants dans le mouvement de grève illimitée, l’association Médecins pour demain a sondé ses membres en vue d’établir des prérequis pour une convention médicale "équilibrée" entre la profession et l’Assurance maladie. Au total, "plus de 2 100" médecins libéraux – toutes spécialités – ont été interrogés dans le cadre de ce sondage, organisé du 25 septembre au 9 octobre. 17 "propositions ou exigences" ont été dégagées.
Première des exigences, souhaitée par 99,6% des sondés : "que les prochaines négociations conventionnelles soient organisées en commun et co-présidées tour à tour par nos représentants syndicaux et les représentants de l’Assurance maladie". "Des présentations unilatérales de PowerPoint par le directeur de l’Assurance maladie sans discussion possible ne peuvent être appelées des négociations ni aboutir à un partenariat", estime le bureau de Médecins pour demain.
Plus de 95% des médecins interrogés "réclament des honoraires de consultation revalorisés à 50 euros, indexés automatiquement sur l’inflation chaque année ainsi que la possibilité d’additionner les actes à taux plein au cours d’une consultation". Autant veulent la suppression du tarif d’autorité, jugeant "anormal" que des patients soient "pénalisés financièrement selon le statut conventionnel du praticien consulté". Ils sont d’ailleurs 96% à demander l’ouverture "libre à tous" du secteur 2.
Sur le volet financier, 97% des sondés expriment le souhait de supprimer les forfaits "dits Rosp", "outils de coercition économiques […] honorés de façon arbitraire et aléatoire par les caisses", écrit Médecins pour demain. Le forfait médecin traitant doit lui être revalorisé "au prorata du travail administratif accompli dans le système actuel".
Enfin, les 2 100 médecins libéraux réclament la fin du règlement arbitral "qui nous est imposé par l’Etat en l’absence de signature d’un accord conventionnel".
Ces autres propositions devront être "impérativement étudiées lors de ces négociations afin de sauver la médecine libérale et le système conventionnel français", exige l’association. Elles ont été transmises au ministre de la Santé. "Nous lui demandons de leur donner une suite favorable afin de pouvoir mettre fin au mouvement de grève qui pénalise tant les Français que les médecins, et de sauver la médecine française."
Aurélien Rousseau adressera ce mardi à la Cnam sa lettre de cadrage qui fixera les orientations des futures négos.
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