Près d’un tiers des internes souffrent de stress post-traumatique à cause du coronavirus

25/05/2020 Par Marion Jort
D’après une étude révélée par l’InterSyndicale nationale des Internes (Isni), la crise liée au coronavirus entraîne de l’anxiété chez près de la moitié des internes,  des symptômes dépressifs et des signes de stress post-traumatique.

 

Déjà très sujets au stress et aux risques relatifs à leur santé mentale, une nouvelle étude* de l’interSyndicale nationale des internes (Isni) révèle que la crise Covid a accentué la détresse psychologique des internes. Pour cette étude, l’Isni s’est basée sur trois facteurs principaux : l’HADS pour détecter les symptômes d’anxiété et de trouble de l’humeur (symptôme dépressif) et l’IES-R (Échelle Revisitée d’Impact de l'Événement) pour les symptômes de stress post-traumatique. Sur leur échelle, le seuil de 8 indique une symptomatologie probable, de 11 un seuil certain. 

Ainsi, 47% d’entre eux ont déclaré présenter des symptômes d’anxiété directement liés à l’épidémie. Le baromètre précise que près de 28% ont estimé leur anxiété entre “0 et 7”, 25% l’ont estimé entre “8 et 10” et enfin, 47% l’ont estimé supérieure à 11.  

Plus inquiétant, 18% ont reconnu avoir des symptômes dépressifs (cauchemars, reviviscences, impressions de ne pas arriver à faire face, ne pas pouvoir en parler, irritabilité, colère, anxiété, tristesse, cite l’Isni) et 30% ont déclaré avoir des signes de stress post-traumatique.  

Ce sont les internes en chirurgie et en médecine générale qui sont les plus touchés par...

ces différents facteurs : les internes en médecine générale se sont déclarés anxieux à 51,3% et touchés par la dépression à 22,2%. La moitié des internes en chirurgie a également reconnu des symptômes d’anxiété et 23,6%, de la dépression.  

Source : Isni 
 

 

Évolution inquiétante depuis 2017 

Ces facteurs ont considérablement évolué si on les compare à une précédente étude datée de 2017. Alors que les internes en médecine générale reconnaissaient à 62% des symptômes d’anxiété il y a trois ans, ils sont désormais 76%. Chez les internes en chirurgie, ce chiffre passe de 60 à 67 et pour les futurs urgentistes, de 52% à 69%.  

Les chiffres sont encore plus frappants à propos de la dépression : en 2017, 23% des internes en médecine générale y étaient confrontés alors qu’ils sont 41% cette année. Les internes en chirurgie étaient 24% il y a trois ans et sont désormais 38%. Chez les futurs urgentistes, le chiffre passe de 17% à 35%.  

L’Isni rappelle aussi que d’après une récente enquête publiée par la Fondation Jean Jaurès, alertant sur la prévalence des épisodes dépressifs, les internes ont trois fois plus de risque de se suicider qu’un Français du même âge.  

  
*Étude adressée aux internes en médecine de toutes les spécialités, 892 personnes ont répondu entre le 20 mars et le 11 mai 2020. 

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

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