A quelques semaines du concours de la Paces, décalé à cause du coronavirus dans toutes les facultés de France, les candidats aux filières médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie de Marseille et de Toulouse ont eu la mauvaise surprise de découvrir que les épreuves de leurs concours avaient été complètement modifiées.
Au lieu de deux jours, les épreuves se dérouleront uniquement par QCM à Marseille… Et à Toulouse, les candidats passeront tous leurs examens en deux heures, tout compris. Des choix faits par les universités pour garantir la sécurité sanitaire, mais également pour assurer la correction de toutes les copies avant les vacances d’été universitaires. Ces décisions ont provoqué la colère et la détresse des étudiants. “Ca fait deux ans que je mets ma vie dans la Paces… Pour finalement jouer mon avenir en 20 minutes”, se désole par exemple Manon, doublante à Marseille. “Ce n’est pas le reflet de notre année (...) Ça met beaucoup plus le hasard et la chance au centre du concours. Vous imaginez que faire une erreur sur 7 QCM plutôt que sur 30 QCM… Ce n’est pas la même chose”, dénonce aussi Paul, en Paces à Toulouse.
Face à cette situation et l’incompréhension des étudiants concernés, nous avons sollicité la ministre de l'Enseignement supérieur qui a d’abord tenu à rassurer les candidats. "Les Paces sont des concours très importants pour les jeunes qui s’y engagent et nous savons que chaque année la pression est très forte", reconnaît-elle dans un communiqué adressé à Egora. "Les circonstances cette année sont particulières, personne ne peut le nier, poursuit-elle, mais nous pensons qu’il est important de maintenir les épreuves car tous les résultats ne sont pas acquis au terme du premier semestre, soutient encore Frédérique Vidal. Chaque année, un certain nombre d’étudiants améliorent leurs notes grâce à la seconde partie du concours".
La ministre rappelle également que les étudiants, en cas de modification de leurs épreuves, doivent être tenus informés "au moins 15 jours" à l’avance, ce qui a été le cas pour les Paces de Marseille et de Toulouse. "Nous rappelons que ce sont des concours locaux, qui dépendent des universités. Celles-ci évaluent les étudiants en fonction de leur écosystème", appuie la ministre qui maintient, au passage, sa confiance envers les facultés : "Nous faisons toute confiance aux universités qui organisent les épreuves en lien avec les rectorats pour garder en priorité l’exigence pédagogique et l’objectif d’équité dans l’abord du concours tout en prenant en compte la situation sanitaire".
Car c’est bien la situation sanitaire qui conditionne le bon déroulement des épreuves. "Un protocole sanitaire, validé par la mission Castex et co-construit avec le ministère des solidarités et de la Santé, a ainsi été transmis aux organisateurs de concours la semaine dernière et mis en ligne sur le site du ministère", annonce-t-elle. "Dans un certain nombre d’universités, le constat a été fait que les mesures de sécurité imposeraient des adaptations des épreuves pour prendre en compte les temps d’installation et de sortie des salles d’examens. Les modalités des épreuves peuvent ainsi être modifiées mais ne doivent pas dénaturer les épreuves", se justifie ainsi la ministre.
Concernant enfin le cas plus particulier de Toulouse, "il y a eu un vote de la CFVU [Commission de la formation et de la vie universitaire, ndlr] mais les échanges se poursuivent avec le rectorat", explique Frédérique Vidal, n’excluant donc pas un nouveau format d’épreuves. "Les services du ministère sont pleinement mobilisés pour accompagner les établissements et les étudiants dans ce contexte particulier", promet-elle enfin.
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