Le champ des complémentaires santé est divisé en deux modèles : les sociétés d'assurance, privées à but lucratif, et les mutuelles, qui ne réalisent aucun bénéfice et appartiennent à l'économie sociale et solidaire. Mais les salaires de dirigeants de certains géants mutualistes, récemment dévoilés dans la presse, ne sont pas sans faire grincer quelques dents. En janvier, le Canard enchaîné révélait que le président de la Macif Alain Montarant s'était octroyé une augmentation substantielle de son salaire, passant de 160 000 euros à 260 000 euros par an. A quoi s'ajoute la somme de 121 623 euros au titre de dirigeant d'OFI Asset Management, la filiale chargée de gérer les avoirs de la société. À l'issue de ce rattrapage substantiel, c'est donc la somme confortable de 400 000 euros de salaire par an que toucherait le dirigeant pour son travail. Au-delà du million pour Covéa Une révélation qui n'a pas fait boule de neige. En enquêtant sur le sujet, Le Courrier de l'ouest s'est heurté à un mur du silence. Une seule société mutualiste, la MAIF, a accepté de jouer la transparence en communiquant, comme à son habitude, les rémunérations de ses dirigeants. Son président Dominique Mahé a touché 388 000 euros brut en 2017, et son directeur général Pascal Demurger, aussi président de l'Association des assureurs mutualistes (AAM), 574 000 euros sur la même période. Mais récemment, Marianne a réussi à mettre la main sur les compte d'un géant de l'assurance mutualiste : la société Covéa Sgam, qui chapeaute la MMA, la Maaf et la GMF. Et le montant commence à tutoyer des cieux inédits pour un secteur non lucratif Moyennant quelques hypothèses, le journal évalue à 3 millions d'euros brut le salaire annuel de son dirigeant Thierry Derez, qui nie le montant mais s'est abstenu de fournir un rectificatif chiffré. Rien n'a filtré du côté des autres géants du secteurs, tels qu'Harmonie Mutuelle et MGEN (groupe VYV) ou encore Malakoff Médéric-Humanis. Les complémentaires sous pression Le 18 décembre dernier, Agnès Buzyn s'était fendue d'un rappel à l'ordre à l'endroit des complémentaires santé. En négociations sur le reste à charge zéro annoncé par le Gouvernement pour les lunettes et les prothèses audio et dentaires, elle avait rappelé que la réforme représentait 0,14 % du chiffre d'affaires du secteur contre 20 % pour leurs frais de gestion. Un calcul qui inclut les mutuelles et les instituts de prévoyance, mais aussi les assureurs privés, en plein essor. En 2015, la Tribune de l'assurance avait compilé les salaires connus des grands patrons du secteur de l'assurance. A ce titre, les assureurs privés – contraints de communiquer leurs bilans – semblent dominer de la tête et des épaules : toutes les rémunérations au-delà d'un million d'euros par an concernent des groupes d'assureurs privés. La palme revenait à Axa, avec plus de 5 millions d'euros touchés en 2014 par son dirigeant de l'époque. Sous la pression du Gouvernement, les complémentaire santé ont dû s'engager à maintenir leurs tarifs pour 2019. Mais tous les analystes s'attendent à des hausses de tarif au cours des prochaines années.
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