L'essai pivot multicentrique européen de phase 3 Artémis a été présenté lors du 16ème congrès francophone d’allergologie (27-28 mai). Il a été conduit en double aveugle contre placebo durant 9 mois, a révélé que le pourcentage de patients de 4 à 17 ans pouvant consommer au test de provocation orale au moins 1 g de protéine d'arachide en une fois (critère de jugement primaire), soit l'équivalent de 3 à 4 cacahuètes, était significativement plus élevé (58 %) chez les 132 sujets désensibilisés que chez les 43 autres (2 %) mis sous placebo (p < 0,00001)*. Le profil de sécurité correspondait à ce qui était attendu, avec des effets indésirables très fréquents mais rarement d'intensité sévère (1 % sous immunothérapie, 0 % sous placebo). Ces effets essentiellement digestifs (91 % sous immunothérapie contre 77 % sous placebo) ont été le plus souvent constatés pendant la phase d'escalade de dose, moins fréquemment durant celle d'entretien. Ils ont malgré tout représenté le premier motif d'arrêt de l'immunothérapie (14 % des cas contre 2 % pour le placebo). La qualité de vie des jeunes de 8 à 12 ans traités a été nettement améliorée grâce à ce traitement pour tous les domaines pris en compte selon le score FAQLQ (Food Allergy Quality of Life Questionnaire) (score total, en lien avec les restrictions diététiques, la peur d'une exposition accidentelle à l'arachide...) Ce produit d'immunothérapie a été approuvé en janvier 2020 par la Food and Drug Administration américaine, puis par l'Agence européenne du médicament en décembre 2020. « Il pourrait être prochainement commercialisé en France », espère le Dr Guillaume Pouessel, pédiatre au centre hospitalier de Roubaix. *O'B Hourihane J, et al. Lancet Child Adolesc Health. 2020 Oct ; 4(10) : 728-739.
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