Une équipe de chercheurs néerlandais a réussi à identifier un anticorps monoclonal capable de neutraliser le Sars-CoV-2, mais aussi celui responsable du Sras de 2003. Cette découverte constitue une avancée prometteuse dans le cadre de la mise au point d’un vaccin ou d’un traitement contre ces maladies. L’étude des chercheurs de l'Université d'Utrecht et du Centre médical Erasmus de Rotterdam a été publiée le 4 mai par la revue scientifique Nature. Les scientifiques ont créé 51 lignées cellulaires produisant des anticorps visant une protéine spécifique située à la surface des deux coronavirus, et impliquée dans la liaison du virus Sars-CoV-2 au récepteur ACE2 à la surface des cellules humaines.
Les auteurs ont ensuite mis au point un test pour déterminer si certains des anticorps en question étaient neutralisants vis-à-vis des deux coronavirus. Et il s’est avéré que l’un de ces anticorps a montré une « activité neutralisante » tant sur le virus du Covid-19 que sur celui du Sras. Les scientifiques ont déterminé que cet anticorps ciblait la zone d'attache des virus aux récepteurs ACE2 ; cependant, cette liaison n’inhibait pas complètement le mécanisme de couplage des virus à ACE2, ce qui indique un autre mécanisme d'action qui reste à déterminer.
L'équipe néerlandaise estime toutefois que cet anticorps seul ou associé à d'autres anticorps neutralisants « pourrait potentiellement aider au développement de stratégies thérapeutiques dans le futur », selon Nature.
« Il y a encore beaucoup de chemin avant de savoir si cet anticorps peut être intéressant à des fins thérapeutiques, mais c'est un pas en avant important » a estimé un expert indépendant de l'Université du Sussex, en Angleterre, Pr Tony Carr. « Une observation intéressante est que cet anticorps n'interfère pas
directement avec l'arrimage du virus au récepteur ACE2, ce qui ouvre la possibilité d'une utilisation avec d'autres anticorps », a ajouté ce spécialiste de génétique moléculaire dans des déclarations au Science Media Centre.
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