A l’occasion du déplacement imprévu du président Emmanuel Macron à l’IHU Méditerranée –infection de Marseille, le Pr Didier Raoult a dévoilé les résultats préliminaires de sa dernière étude. Seul un abstract a été prépublié sur le site de l’IHU. Les données portent cette fois sur plus de 1000 patients, et sont en faveur de l’efficacité et de l’association hydroxychloroquine- azithromycine (HCQ-AZ) contre le Sars-Cov-2. Cependant, si l’effectif de patients pris en compte est bien supérieur aux 2 précédents volets (24 et 80 patients), l’absence de bras placebo demeure une faiblesse de l’étude. Est-ce de nature à remettre en cause ces résultats?
#Macron accueilli par les cris des soignants à l'hopital de #Marseille pdt sa rencontre avec le Pr #Raoult . #Coronavirus #COVIDー19#confinementjour25 pic.twitter.com/3MSIMFAVSL
— L'infirmier (@Infirmier0) April 9, 2020
Les patients inclus étaient issus de la vaste campagne de recrutement tout venant mis en place par l’IHU, à l’origine des longues files d’attente qui ont été observées devant l’établissement. Sur les 38 617 sujets testés (entre le 3 mars et le 9 avril), 3 165 étaient positifs au coronavirus et ont été placés en soins à l’institut. Parmi eux, 1 061ont été inclus dans l’étude. Ils ont tous, - à l’inverse des préconisations des autorités de santé - été traités par l'association HCQ-AZ pendant au moins 3 jours, avec un suivi d’au moins 9 jours. Les critères d'évaluation ont porté sur la mortalité, l'aggravation de la maladie et la persistance de l'excrétion virale. Les patients avaient un âge médian de 43,8 ans, et 46,4% étaient des hommes. Selon les auteurs de l’étude, les résultats montrent l’efficacité de la combinaison HCQ-AZ, avec une efficacité virologique de 91,7% à 10 jours, et un taux de mortalité de 0,5%. Les auteurs ont par ailleurs constaté qu’un portage viral prolongé, observé chez 4,4% des participants, était significativement associé à une charge virale élevée au moment du diagnostic. Mais la culture virale était négative à J10 chez quasiment tous les patients, de même que la PCR à J15.
Sur le plan clinique, une évolution péjorative a été observée chez 46 patients (4,3%), 10 ont été transférés aux soins intensifs, et 5 décès sont survenus chez des sujets âgés de 74 à 95 ans. Dans ce groupe, 25 étaient guéris au moment de la publication des résultats, alors que 16 étaient encore hospitalisés. Les facteurs identifiés comme étant liés à cette mauvaise évolution clinique étaient l’âge plus avancé (OR 1,09), la sévérité des symptômes initiaux (OR 13,46), et une faible concentration sérique d'hydroxychloroquine. Et une évolution défavorable...
sur le plan à la fois clinique et virologique était aussi significativement associée à la prise de traitements anti-hypertenseurs : bêta-bloquants, et récepteurs de l'angiotensine II (p <0,05). Enfin, la mortalité était significativement plus faible chez les patients qui ont reçu au moins 3 jours de HCQ-AZ par rapport à ceux préalablement traités par d'autres schémas thérapeutiques (p< 10-2). Le traitement a été bien toléré. En particulier, aucun effet secondaire cardiaque n’a été observé. Les auteurs concluent que « la combinaison HCQ-AZ, lorsqu'elle est démarrée immédiatement après le diagnostic, est un traitement sûr et efficace contre le Covid-19, avec un taux de mortalité de 0,5% chez les patients âgés. Il évite l'aggravation et la persistance et la contagiosité du virus dans la plupart des cas ».
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