Le projet était déjà sur les rails avant la crise sanitaire liée au Covid-19. Il prend encore plus sens quand le maître-mot aujourd’hui est de rester chez soi et que les patients atteints de cancer doivent poursuivre leur traitement dans les conditions les plus sécurisées et sécurisantes possibles. « Améliorer le suivi médical des patients n’a jamais été aussi nécessaire qu’en cette période », estime Nicolas Wolikow, cofondateur de Qare, acteur de la téléconsultation en France, qui, avec trois partenaires - l’entreprise pharmaceutique AstraZeneca, la start-up Cureety qui développe une solution de télésurveillance et l’offre de soins infirmiers et de suivi à domicile Libhéros – met à disposition des hôpitaux une solution intégrée de télémédecine pour une prise en charge et un suivi à distance des personnes atteintes de cancer. Cette application unique accessible depuis un smartphone, une tablette ou un ordinateur, via la plateforme de Cureety, donne accès aux services de Libhéros (pour solliciter un infirmier libéral du réseau) et de Qare (pour permettre des téléconsultations médicales avec un accès notamment à un module de prescription). « Les circonstances ont accéléré les discussions », confirme Benjamin Moutier, directeur de la Business Unit Oncologie France chez AstraZeneca.
L’objectif : venir le moins possible à l’hôpital Cofondatrice il y a 3 ans de Libhéros, cette plateforme destinée à faciliter l’organisation de la santé à domicile des patients en sortie d’hospitalisation, à fluidifier le lien ville-hôpital et à rendre plus visible l’offre de soins des infirmiers libéraux, Florence Herry rappelle combien les soins à domicile sont un réel relais pour la continuité du traitement. « D’habitude, le patient a des rendez-vous médicaux hospitaliers plus fréquents. Mais l’objectif aujourd’hui est de venir le moins possible à l’hôpital pour ces personnes immuno-déprimées, à même de développer beaucoup plus rapidement le virus. Le fait que des infirmiers puissent venir au domicile des patients pour les aider à mettre en place une téléconsultation médicale ou pour faire un suivi des constantes permet d’assurer un suivi de leur état de santé. » Un suivi à distance qui intègre donc à la fois...
le médecin oncologue, l’infirmier libéral, et dans de plus en plus d’établissements, l’infirmière de coordination du service d’oncologie. Concrètement, le patient est pré-inscrit par son équipe soignante sur l’application Cureety, qui automatise l’envoi des informations à Libhéros, lequel peut faire appel, si besoin, à l’un des 12 000 infirmiers libéraux de son réseau. En fonction d’un bilan de santé auquel le patient répond à intervalles réguliers, l’oncologue peut déclencher une téléconsultation inter-cures avec l’outil Qare. En parallèle, un infirmier du réseau Libhéros, « adapté et qualifié », sera sollicité pour aider à la téléconsultation (accompagnement technique et clinique). « Il s’agit aussi de s’assurer pour que le patient n’a pas attrapé le virus », précise Florence Herry.
En attendant l’évaluation des patients « On apporte la garantie que l’expérience médicale, à la fois du côté du patient et du côté du médecin, sera optimale », assure Nicolas Wolikow, cofondateur en 2017 du service de téléconsultation Qare qui se réjouit de ce partenariat « qui va apporter de la valeur au patient et qui nous aide à recruter des professionnels qui proposent quelque-chose d’innovant ». « Notre préoccupation est que les patients atteints de cancer aient encore aujourd’hui des soins de qualité et une offre de stratégie médicamenteuse aussi suffisante pour ne pas avoir une perte de chance dans leur traitement et dans leur projet de vie », réagit Gérard Raymond, le président de France Assos Santé. « On a vu se développer très rapidement des outils numériques qui permettent de faciliter la télésurveillance et la relation entre les soignants et les soignés. Sur le principe, on ne peut être que favorable, c’est une chance pour transformer notre système de santé. Mais il faut que ces outils soient coconstruits et évalués par les patients. Est-ce que ces outils répondent aux attentes des patients ? On ne pourra l’évaluer que dans quelque temps et il faudra que cette évaluation soit faite aussi par les patients ».
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