Ceci a donc soulevé la possibilité que les incrétino-mimétiques, qu’il s’agisse des inhibiteurs de DPP4 ou des agonistes du récepteur du GLP1, puissent augmenter le risque de cholangiocarcinome, un cancer rare mais potentiellement létal. Aucune étude d’observation n’a analysé cette association en conditions de vie réelle. Des chercheurs canadiens ont donc utilisé les données d’une étude de cohorte de population obtenue dans la UK Clinical Practice Research Datalink, une base de données de médecine générale du Royaume-Uni, pour déterminer si l’utilisation de ces incrétino-mimétiques pouvait être associée ou non à une augmentation du risque de cholangiocarcinome chez les diabétiques de type 2. L’étude a porté sur 154 162 adultes mis sous traitement antidiabétique entre janvier 2017 et mars 2017 et suivis jusqu’au 31 mars 2018. Au cours des 614 274 personnes/année de suivi, 105 cas de cholangiocarcinome sont survenus, soit un taux de 17.1 pour 100 000 personnes/année. L’utilisation des inhibiteurs de DPP-4 était associée à une augmentation de 77 % du risque de cholangiocarcinome (hazard ratio = 1.77 ; IC 95 % = 1.04 à 3.01). L’utilisation des agonistes du récepteur du GLP1 était associée à une augmentation du risque mais avec un intervalle de confiance très large et non significatif (hazard ratio = 1.97 ; 0.83 à 4.66). En analyse en pharmacovigilance, l’utilisation d’inhibiteurs de DPP-4 et celle des agonistes du récepteur du GLP1 étaient toutes deux associées à une augmentation des rapports de cholangiocarcinome en comparaison de l’utilisation des sulfonylurées (HR=1.63, IC = 1 à 2.66) ou des thiazolidinediones (HR= 4.73 ; 2.95 à 7.58). En conclusion, en comparaison avec l’utilisation des autres antidiabétiques oraux de seconde ou de troisième ligne, l’utilisation des inhibiteurs de DPP-4 et possiblement des agonistes du récepteur du GLP1 pourrait être associée à une augmentation du risque de cholangiocarcinome chez les adultes ayant un diabète de type 2. Il faut toutefois souligner que le risque absolu de ce cancer reste très faible.
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus