A Verberie, dans l'Oise, c'est un maçon qui est à l'origine de la création d'une maison médicale de huit cabinets. Le maire a topé là en lui accordant quelques facilités, mais Cédric Lefranc, 35 ans, porte seul sur ses épaules le risque du projet. Huit professionnels de santé ont déjà fait savoir qu'ils allaient venir. Ouverture prévue au printemps 2018.
Le premier homme est un entrepreneur. Cédric Lefranc, 35 ans, chef d'une petite entreprise de maçonnerie à Verberie, dans l'Oise. Le second est un élu. Michel Arnould est le maire sans étiquette de Verberie, commune de 4 000 habitants qui, comme les pages d'une éphéméride, voyait disparaître ses médecins. Cédric Lefranc résume : "Mon médecin traitant allait partir en retraite, laissant ses deux autres collègues dans une maison mal située qui n'était pas aux normes. Eux aussi voulaient partir. Dans les environs, les médecins généralistes sont à cinq ans de la retraite. Sans médecins, Verberie allait rapidement devenir un désert, sans pharmacie ni commerce en centre- ville. Je me suis dit qu'il fallait réagir", reconnaît-il.
Un prêt personnel de 400.000 euros
En mairie, Michel Arnould faisait le même constat, sans savoir vraiment comment remédier à la désertification annoncée. L'entrepreneur de maçonnerie lui a donné la clef du problème. "Il est venu me voir pour me proposer de réhabiliter à ses frais un local désaffecté en maison médicale. Le lieu est bien situé, près de la place du marché, à 50 m de la pharmacie", raconte le maire. Les deux hommes ont rapidement topé là, pour un montage original où la municipalité n'est que peu mise à contribution. "Nous lui avons cédé le bâtiment pour 65 000 euros, en dessous du prix du marché. Et nous l'avons accompagné pour toutes les formalités administratives et d'urbanisme, et en signant très vite une lettre d'engagement pour le prêt bancaire", raconte Michel Arnould. De son côté, l'entrepreneur a souscrit un prêt personnel de 400 000 euros, qui garantit à Verberie des travaux conséquents et harmonieux : la rénovation se fera en pierre pour que la place du marché garde son cachet. "L'idée, c'est que le contrat soit gagnant/gagnant", ajoute le maire.
Soulesse... et stabilité?
Opérationnelle au printemps prochain, la maison médicale aura un étage, huit bureaux et deux salles d'attente, avec possibilité d'agrandissement sur place. Et déjà, huit professionnels de santé : trois médecins généralistes, un ostéopathe, un psychomotricien, un kinésiologue, deux infirmiers et un podologue ont réservé une place et ont signé une lettre d'engagement. Le Dr Aneta Goncalvez-Galan est de ceux-là. Médecin généraliste actuellement installée en maison médicale à Crépy-en-Valois, elle a signé pour déménager à Verberie et se rapprocher de son domicile. De plus, confie son époux qui s'occupe de l'administration, "les conditions sont plus intéressantes qu'à Crépy-en-Valois, où le loyer plus les charges s'élève à 2 500 euros mensuels". Ils attendent avec impatience l'ouverture de la maison, l'année prochaine. D'ailleurs, cette dernière, qui affiche complet, peut s'agrandir. "Nous pouvons envisager la construction de huit cabinets supplémentaires, la mairie est d'accord", confirme l'entrepreneur, qui loue déjà deux autres locaux commerciaux dans la zone industrielle. Et le maire de faire l'article : "Verberie est bien située, à 2 km de l'entrée de l'autoroute A1, à 30 minutes de Roissy, à 10 minutes de Compiègne. La commune est encadrée par deux hôpitaux et une polyclinique, il y a des spécialistes partout autour", argumente-t-il. Interrogée dans Le Parisien, l'ARS explique qu'elle n'intervient pas dans ce type d'initiative privée. Or, celle-ci peut avoir le défaut de ses qualités : une certaine souplesse, qui ne garantit pas forcément la stabilité.
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