"250 euros pour une garde de 12 heures, c'est inadmissible" : la CSMF dit oui à la PDSES, mais pas à n'importe quel prix
"Oui à la responsabilité constructive, non à la coercition destructrice", lance le Dr Bruno Perrouty, président des Spécialistes-CSMF dans un communiqué diffusé mardi 6 juin, en plein examen par les députés en commission d'une proposition de loi visant, notamment, à rendre "effective la participation obligatoire des médecins pour tous".
Si, en ville, les médecins spécialistes libéraux sont prêts à prendre en charge les soins non programmés en second recours, au travers du SAS, sur régulation du 15 ou au sein des équipes de soins spécialisées, la permanence des soins en établissement de santé (PDSES), organisée au niveau des territoires, doit d'abord passer "par une revalorisation des gardes et des astreintes", insiste le syndicat. "42€ pour une astreinte opérationnelle de 12h et 250€ pour une garde sur place de 12h c’est inadmissible. On méprise l’expertise médicale et la pénibilité de cette sujétion de service."
Par ailleurs, la PDSES dans le territoire peut faire participer les établissements privés… sous réserve de l’existence d’un service d’accueil des urgences au sein de la structure et "que le praticien prenne en charge le patient dans la structure où il exerce pour des raisons de sécurité", insistent les Spécialistes-CSMF.
Repos compensateur
Enfin, la participation des médecins libéraux à des lignes de PDSES à l'hôpital "ne peut se faire que sur la base du volontariat et avec une attractivité suffisante". "Obliger un médecin libéral à faire une garde à l’hôpital, c’est l’obliger à s’appliquer un repos compensateur au vu de la règlementation européenne et réduire son temps de consultation et donc réduire l’accès aux soins", souligne ainsi la branche spécialistes de la CSMF, qui met également en garde contre l'effet pervers qu'aurait une mesure contraignante : "Rendre obligatoire la participation de médecins libéraux à des gardes hospitalières dans les villes de moyenne importance va inciter beaucoup de nos confrères à s’installer dans des villes plus grandes où les lignes de PDSES à l’hôpital sont pourvues et accentuer ainsi les déséquilibres démographiques".
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