Ils devront officiellement avoir quitté les lieux au 1er septembre. Quatre oncologues, exerçant dans le Centre de radiothérapie de Ris-Orangis (CRRO), le seul de l’Essonne, sont en effet poussés vers la sortie par le groupe privé Almaviva Santé, qui leur louait le plateau technique et a décidé de rompre le bail. Ce centre, réputé comme le plateau technique le plus gros de la région, accueille 2.200 patients par an. “Quand nous avons repris ce centre de radiothérapie, il était menacé de fermeture. Le plateau technique était obsolète”, rappellent les praticiens au Parisien. Le début de leur brouille débute, selon eux, en 2020, lorsque l’un des praticiens de l’équipe relève que les bénéfices du centre dépassent leurs revenus, “ce qui est contraire au code de santé publique”. “On leur a fait remarquer. Ils n’ont pas apprécié, et voilà.” Du côté d’Almaviva Santé affirme qu’il y a eu “des tensions avec la direction qui a tenté d’insuffler un esprit d’équipe entre les quatre, sans y parvenir. Cette mésentente entre eux présentait un risque essentiel de sécurité, nous n’avons pas eu d’autres choix.” Sollicitée par les oncologues, l’ARS n’a jamais donné suite. Mais, dans les colonnes du Parisien, son directeur départemental assure que ce sont les médecins “qui ont mis le bazar". “Cela n’était plus possible en termes de ressources humaines et d’organisation. Ils sont en conflit entre eux et ont fait vivre un enfer à Almaviva pour des histoires de gros sous. Ils ont mis la pression et pratiquent la politique de la terre brûlée.” Ces histoires “de gros sous”, les médecins les contestent. “Nous sommes contrôlés par l’ARS et par l’autorité de sûreté nucléaire”, promet l’un d’eux. Mais l’Assurance maladie, elle, évoque aussi des “irrégularités” et demande à ces derniers de rembourser certaines sommes perçues. “ Ils nous demandent de rembourser certaines sommes, nous les contestons, répondent les médecins. La nomenclature des actes en radiothérapie est totalement obsolète. Le syndicat national des radiothérapeutes oncologues a examiné notre dossier et va écrire à la CPAM pour nous défendre”, explique l’un des oncologues.
Les anciens collègues et confrères de l’équipe médicale semblent prendre leur parti, regrettant le départ d’une équipe qui fonctionnait bien et soulignant leurs qualités professionnelles. Ils seront remplacés par quatre nouveaux médecins “pour assurer la continuité des soins”, promet le groupe privé. Ces nouveaux praticiens seront des médecins “itinérants”, rattachés à d’autres centres. En attendant leur arrivée, les quatre confrères ne peuvent plus prendre de nouveaux patients. Ces derniers peuvent se tourner vers Thiais (Val-de-Marne) ou à Férolles-Attilly et Jossigny (Seine-et-Marne) ou même Paris… à condition de faire beaucoup de route.
[avec le Parisien]
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