La plateforme de prise de rendez-vous en ligne RDVmédicaux, a saisi l'Autorité de la concurrence en mai dernier. Elle dénonce la création d'un monopole depuis que Doctolib s'est offert le numéro 2 du secteur Mondocteur, et gère sans concurrence les rendez-vous en ligne des hôpitaux de l'AP-HP, explique Le Parisien.
Doctolib, c'est aujourd'hui un portefeuille de 65 000 agendas de médecins (sur 220 000 en France) à raison de 109 euros/an d'abonnement par médecin et la gestion de 25 millions de visiteur par mois En juin dernier, Doctolib a remporté l'appel d'offre lancé par l'AP-HP, ce qui représente les rendez-vous de 9 000 médecins et quatre millions de consultations par an. "On est en train de favoriser la création d’un monopole privé avec le soutien d’un service public", s’offusque dans Le Parisien David Bitton, le directeur général de Mybestpro, la maison mère de RDVmédicaux, plateforme créée en 2007 qui a saisi en mai dernier l’Autorité de la concurrence. "Nous avons sollicité deux fois l’AP-HP qui a refusé de nous donner accès à la base de données de ses médecins et à leur agenda", poursuit l’entrepreneur. Si David Bitton pousse aujourd’hui un cri d’alarme, c’est parce qu’il y a danger. L’importante base de médecins dont dispose dorénavant Doctolib le fait systématiquement grimper en tête des référencements de Google. "Nous, les concurrents, avons beaucoup de mal à rester visibles", insiste David Bitton. L'Autorité de la concurrence ne rendra pas son avis avant un petit moment et, comme l'explique le quotidien, "la tension monte." Le directeur de RDVmédicaux a ainsi l’impression de "s’être fait avoir (…) En 2016, raconte-t-il, nous avions vu l’appel d’offres lancé par l’AP-HP mais nous avions renoncé car il s’agissait de créer une plate-forme propriétaire, ce que nous ne savons pas faire. Mais quelques mois plus tard, qu’avons-nous vus ? L’AP-HP utilisait tout simplement la plate-forme Doctolib pour ses rendez-vous. Le visiteur est d’ailleurs obligé d’ouvrir un compte pour prendre un rendez-vous en ligne à l’AP-HP. Ce partenariat ne figurait pas dans le marché public", assure-t-il, tout en demandant que les agendas des médecins soient partagés avec tous les opérateurs, comme cela se fait pour les places d’avions. Le Parisien a tendu le micro à l'AP-HP, qui estime au contraire avoir été "très clair dans l'appel d'offre : on voulait avancer vite, c’était très compliqué, donc dès le départ on a voulu se connecter à une seule plate-forme, qui avait déjà du trafic et pouvait gérer les comptes des patients", explique de son côté Raphaël Beaufret, des Hôpitaux de Paris. Aujourd’hui, l’AP-HP a presque fini de déployer sur ses 39 hôpitaux d’Ile-de-France la prise de rendez-vous en ligne. Mais Raphaël Beaufret veut relativiser l’impact concurrentiel qu’aurait eu l’accord avec Doctolib : "Pour l’instant, seuls 4 000 médecins sur 9 000 sont référencés par Doctolib. C’est moins de 10 % des médecins d’Ile-de-France. Ça n’est pas un tsunami." Et d'ajouter : "Nous ne sommes pas mariés avec Doctolib, on verra en 2020, à l’échéance du marché, ce que nous ferons. Et nous n’excluons pas d’allers vers un marché attribué à plusieurs acteurs…" Reste à savoir combien d'acteurs seront encore opérationnels sur le marché, d'ici-là. Avec leparisien.fr
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