Rémunérés 20% de moins "pour faire le même boulot" : les médecins étrangers manifestent contre le projet du Gouvernement
Selon plusieurs organisations de médecins étrangers, la solution imaginée par l'Etat, qui doit être officialisée prochainement par décret, va "renouveler" leur "précarité" et "dégrader" leurs conditions d'exercice.
La situation des médecins diplômés hors de l'Union européenne reste "précaire" et "intolérable", ont dénoncé mardi quelques dizaines de praticiens lors d'un rassemblement devant le ministère de la Santé. Deux réunions ont été organisées avec la directrice générale de l'Offre de soins (DGOS).
Après avoir échoué aux EVC (épreuves de vérification des connaissances), quelque 2.650 praticiens, en activité depuis des années dans les hôpitaux français, sont aujourd'hui dans les limbes statutaires, sans travail ou réembauchés sous un statut dégradé, ont rappelé les manifestants.
En janvier, le président Emmanuel Macron a promis de les "régulariser". Mais la solution imaginée par l'Etat, qui doit être officialisée prochainement par décret, va "renouveler cette précarité" et "dégrader" les conditions d'exercice.
Ce décret va selon eux créer un nouveau statut de "praticien associé contractuel temporaire", dit PACT, donné à titre provisoire pour un an, renouvelable une fois, dans l'attente de repasser les EVC.
"Ce sera une petite bouffée d'oxygène pour ceux qui ont perdu leur poste", mais "ce n'est pas acceptable, car ça reste précaire et un statut dégradé, rémunéré 20% de moins que les praticiens associés [qui ont obtenu l'EVC, NDLR], pour faire le même boulot !", a déploré Paul Robel (CGT).
Il s'est toutefois réjoui de "promesses" formulées mardi par la directrice de l'offre de soins : "elle a assuré que tout sera fait pour que personne ne reste sans poste" et que pour la session 2024 des EVC, "le nombre de postes sera considérablement augmenté", a-t-il rapporté.
Selon le représentant de la CGT, la DGOS a également évoqué une modification du format des EVC en 2025, pour les praticiens exerçant déjà en France: "leur dossier et leurs compétences seraient examinés par des pairs, sans concours", ce qui "correspond plus à ce qu'on demande", a-t-il expliqué.
[Avec AFP]
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