"Monsieur le ministre, il y a des solutions aux déserts médicaux, mais il y a une condition : il faut changer de méthode", a déclaré le député-médecin LR Philippe Juvin ce mardi 11 juillet à l’Assemblée nationale. Face à un François Braun stoïque, celui qui est également chef de service des urgences à l’hôpital européen Georges-Pompidou n’a pas manqué de critiquer la politique mise en place par l’actuel Gouvernement. "Monsieur le ministre, nous vous l’avons dit mille fois et je vous le redis encore aujourd’hui, vous devez doubler le numerus clausus", a exigé Philippe Juvin.
"En attendant cette décision, nous vous faisons une proposition pour augmenter dès maintenant le nombre de médecins en France", a-t-il poursuivi. Ex-candidat à la présidentielle, Philippe Juvin suggère d’ouvrir dès maintenant les vannes aux praticiens à diplôme étranger, qui se pressent pour venir exercer dans l’hexagone. "Comme chaque année, un concours va être organisé pour leur permettre d’exercer en France. Cette année, il y a 20 000 candidats. C’est formidable, il n’y en a jamais eu autant !", a-t-il souligné avant de déchanter : "Et pourtant décidemment c’est une manie de votre administration, vous avez fixé un numerus clausus."
Des solutions existent pour mettre fin aux déserts médicaux.
— Pr Philippe Juvin MD PhD (@philippejuvin) July 11, 2023
Stop au numerus clausus pour les médecins hors UE. Prenez tous ceux dont nous avons besoin, dès lors qu’ils ont le niveau requis !
Et stop au numerus clausus de #Parcoursup qui recale des lycéens motivés. #DirectAN pic.twitter.com/v9xdqZP4hm
Sur les quelque 20 000 candidats, assure le Pr Juvin, seuls 2700 seront sélectionnés. "Pas plus, même s’ils ont le niveau." "Mais monsieur le ministre, les Français n’ont plus de médecins ! Pourquoi n’en prendre que 2700, ça n’a aucun sens !", a fustigé le député des Hauts-de-Seine. Ce dernier propose de remplacer le concours par un examen et d’accepter "tous ceux qui ont le niveau".
Philippe Juvin émet une deuxième proposition pour améliorer l’accès aux soins de manière homogène : "Vos 2700 médecins sont pré-affectés dans des hôpitaux pour deux ans, c’est très bien, ne changez rien. Eh bien faites pareil dans nos territoires, dans nos communes, dans nos maisons de santé", lance-t-il. Sur les 20 000, plus de 6500 sont candidats en médecine générale. Si la moitié avait le niveau – ça, l’examen le dira – ça ferait 30 ou 40 généralistes [de plus] dans chacun de nos départements. Pas dans 10 ans mais dans six mois, au 1er janvier. C’est énorme !"
À l’heure où les acteurs de la santé prédisent une catastrophe à venir, le député appelle solennellement le ministre à mettre fin à "toutes ces décisions de numerus clausus qui sont prises à Paris et sont absolument inadaptées aux besoins de nos territoires". "On ne peut pas à la fois se plaindre qu’on n’a pas assez de médecins et continuer de refuser à de bons médecins de travailler et à des jeunes lycéens motivés de faire médecine", a-t-il estimé.
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