Un médecin de SOS agressé par un patient mécontent : "Les gens sont en détresse complète"
Le président de SOS Médecins Sens a été agressé ce lundi 5 août à son cabinet par un patient mécontent. Il a décidé de porter plainte.
"C'est la première fois qu'on a un souci comme ça en 30 ans à SOS Médecins Sens", a témoigné le Dr Jean-Luc Dinet auprès de France bleu Auxerre. Lundi, le président de l'antenne a été agressé par un patient à son cabinet, à l'espace santé Simone Veil de Saint-Clément, au nord de Sens. "L'activité de SOS Médecins, mon activité de médecin de garde, ne pouvait pas répondre à la demande ce patient, a-t-il raconté à nos confrères. La consultation ne se passe pas trop mal, je lui explique, je lui donne les clés afin qu'il puisse trouver quelqu'un pour répondre à sa demande, je pense qu'il a compris." L'homme de 28 ans, qui n'a pas de médecin traitant, quitte le cabinet.
Mais "alors que j'ausculte un jeune garçon avec sa maman, il revient cinq minutes plus tard et force la porte de mon bureau pour m'agresser, parce qu'il était mécontent", a ajouté le Dr Dinet. Recevant les coups de son agresseur, le généraliste parvient à prévenir les forces de l'ordre grâce à un dispositif de protection. "C'est une petite touche en haut de l'écran de notre ordinateur fixe ou de notre téléphone au moment des visites. On est géolocalisés, et si jamais on clique sur cette touche, notre centre d'appel, donc nos permanenciers, ont pour consigne d'appeler immédiatement le commissariat."
Les forces de l'ordre interviennent quatre minutes plus tard et interpellent l'individu au cabinet. L'homme a été placé en garde à vue pour violences sur personne chargée de mission de service public. Le médecin, choqué, a déposé plainte. "La justice fera son travail", a-t-il commenté auprès de L'Yonne républicaine.
S'il juge cette agression "inacceptable", le Dr Jean-Luc Dinet a toutefois confié à France bleu "ne pas en vouloir à ces gens-là, en rupture complète d'offre de soins". "Les gens s'énervent parce qu'ils sont en détresse complète. Le manque d'offre de soins stresse énormément les gens", a-t-il déploré. "Je prends toujours cet exemple : vous avez un nourrisson qui a de la fièvre, vous faites le tour de cinq, six professionnels, qui ne peuvent pas vous recevoir parce qu'ils sont dans l'impossibilité de le faire... Au bout d'un moment, vous dévissez."
[avec France bleu et L'Yonne républicaine]
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