Elle accusait l'hôpital de négligence : la veuve d'un médecin urgentiste décédé du Covid déboutée de sa plainte
"S’il y avait eu des masques FFP2, mon mari serait encore là", accusait Claire Loupiac dans les colonnes du Monde, début mai 2020. Médecin aux urgences de Lons-le-Saunier (Jura), Eric Loupiac, 60 ans, était décédé quelques jours plus tôt, le 23 avril, alors qu'il était hospitalisé en réanimation à Marseille, après avoir été traité par hydroxychloroquine, à sa demande, dans le service du Pr Raoult. Alors que la famille s'était auto-confinée fin février, Claire Loupiac jugeait que la contamination de son mari avait eu lieu lors d'une garde, début mars, au cours de laquelle l'urgentiste n'était muni que de masques chirurgicaux, du fait d'un "vol" de masques FFP2. Elle reprochait par ailleurs à la direction de l'hôpital d'avoir refusé de mettre en place un "sas d'entrée" pour séparer les cas suspects de Covid aux urgences. "Dès décembre [2019], il m’avait dit qu’on ne serait pas prêt à l’hôpital s’il y avait une catastrophe. On a sous-estimé le manque d’équipements, notamment en masques. J’en veux à ceux qui ont mal géré la crise au niveau national", déclarait-elle dans Le Monde, annonçant son intention de porter plainte pour négligence et mise en danger de la vie d'autrui. Elle dénonçait des "manquements aux obligations de sécurité qui incombaient à l'hôpital" ainsi que "l'absence de protections adéquates des soignants".
L'enquête a finalement été classée sans suite, a annoncé jeudi 7 juillet 2022 le procureur de la République de Lions-le-Saunier. Aucune charge n'a été établie contre l'hôpital. Les investigations ont montré "qu'un protocole sanitaire avait été mis en place" par l'établissement "bien avant la contamination du Dr Loupiac", a relevé Lionel Pascal, le procureur. Il reposait notamment sur la mise en œuvre par le personnel de gestes barrières, sur l'utilisation de moyens de protection qui étaient disponibles et utilisés au sein du service des urgences. "Le Dr Loupiac portait, lors des consultations, les équipements de protection prévus au protocole sanitaire", souligne Lionel Pascal. Un protocole jugé "conforme à l'état des savoirs au moment de sa mise en place par la majorité des soignants". [avec AFP]
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