Une meilleure prise en charge des seniors pourrait désengorger les urgences
Un rapport du Sénat publié ce mercredi suggère que l'encombrement des services d'urgences est en grande partie lié à "un manque criant de solutions" pour la prise en charge des patients à leur sortie, notamment les personnes âgées.
Avec 20,3 millions de passages en 2015 (42% de plus qu'en 2002), la fréquentation des urgences augmente à un rythme "difficilement soutenable à long terme", notent les auteurs de l'étude, Laurence Cohen (Communiste, républicain et citoyen), Catherine Génisson (PS) et René-Paul Savary (LR). Lire l'interview de René-Paul Savary Souvent mise en avant, l'augmentation de passages considérés comme "inutiles", de la "bobologie", n'est qu'un "faux problème", soulignent les sénateurs, contrairement à "l'aval des urgences", la "difficulté majeure" évoquée par les chefs de service et praticiens consultés. Près d'un quart des patients des urgences nécessitent un séjour hospitalier, une proportion qui grimpe à 56% chez les plus de 75 ans. Les personnes âgées, qui passent 4H30 aux urgences en moyenne contre 2H20 pour les plus jeunes, pâtissent en outre de l'"érosion" des services de médecine générale, plus adaptés aux multiples pathologies qu'elles présentent souvent. Les sénateurs préconisent ainsi de "développer à nouveau les services de gériatrie aiguë et de médecine générale dans les établissements" et d'y adresser directement les seniors quand l'urgence vitale n'est pas en jeu. Ils appellent en outre à "développer la prise en charge médicalisée" en maison de retraite par exemple grâce à la télémédecine. Plus généralement, une vingtaine de propositions destinées à améliorer le fonctionnement des urgences hospitalières accompagnent leur état des lieux. [Avec AFP]
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