Anxiolytiques dans les biberons des bébés : une femme de ménage de l'hôpital mise en examen

27/07/2018 Par Sandy Bonin
Faits divers / Justice
Une femme de ménage de 53 ans, travaillant à l’hôpital psychiatrique de Ville-Évrard à Neuilly-sur-Marne, est suspectée d’avoir empoisonné deux nourrissons en introduisant des somnifères et des anxiolytiques dans leurs biberons. Elle a été mise en examen puis placée sous contrôle judiciaire.

Selon une information du Point, une femme a été mise en examen, le 19 juillet dernier, par un juge d'instruction de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour avoir tenté d'empoisonner deux enfants accueillis au sein de la crèche du personnel de l'hôpital Ville-Évrard à Neuilly-sur-Marne. Le parquet de Bobigny a fait une saisine directe du juge des libertés et de la détention (JLD) après avoir demandé son placement en détention provisoire. Placée sous contrôle judiciaire, la suspecte, qui nie les faits, a été suspendue de ses fonctions de femme de ménage. Cette femme aurait dispersé, à quinze jours d'intervalle, des anxiolytiques dans le lait de deux enfants. La première affaire est survenue le 5 juin dernier. Après avoir mangé son goûter, un enfant de la crèche de 16 mois a été en proie à des pertes d'équilibre et à des phases de somnolence. Conduit à l'hôpital Necker à Paris, l'enfant y est resté trois jours en observation. Une prise de sang a démontré la présence de traces de molécules de benzodiazépine. La seconde affaire date du mardi 19 juin. Un bébé de 9 mois présente des symptômes similaires au premier enfant après le déjeuner. Au lendemain de ce deuxième cas, la direction de l'hôpital Ville-Évrard, spécialisé en psychiatrie, a mis en place des mesures de sécurité renforcées, indique Le Point. Les policiers de la sûreté territoriale (ST) de Seine-Saint-Denis se sont rendus sur place, le 21 juin. Ils constatent alors que la pharmacie de la crèche ne renferme aucun médicament à base de benzodiazépine. "L'analyse du lait et des biberons des enfants contaminés a mis en évidence la présence de molécules de benzodiazépine que l'on retrouve dans un somnifère du nom de Havlane et dans un anxiolytique commercialisé sous le nom de Nordaz, confie une source proche de l'affaire. Des vérifications ont été effectuées sur le personnel de l'hôpital et cette femme de ménage a été particulièrement ciblée." Cette femme avait déjà été mise en examen, au mois de décembre 2012, après avoir très violemment agressé une retraitée de 68 ans à grands coups de tesson de bouteille et de broche à viande. La victime s'était vu prescrire quinze jours d'interruption totale de travail (ITT). Pour ces faits, l'ex-auxiliaire de vie, qui aurait agi ainsi pour dérober la carte bancaire de sa victime, sera jugée le 25 octobre prochain. Lors de sa garde à vue, la femme de ménage a admis être dépressive et se soigner avec du Xanax. Mais les policiers ont constaté qu'elle s'était fait prescrire, au mois de mai, plusieurs boîtes de Nordaz et d'Havlane. L'auteure présumée des faits a soutenu être totalement étrangère à ces tentatives d'empoisonnement, avant d'avouer entendre "parfois des voix (lui) parler". Examinée par un psychiatre lors de sa garde à vue, aucune pathologie n'a été détectée. [Avec lepoint.fr]

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