Elles ont "laissé l'interne se débrouiller toute seule" : deux médecins condamnées pour la mort d'un enfant de 4 ans
Admis trois semaines auparavant pour des douleurs aux jambes suite à une chute à moto avec son père, Timéo, 4 ans, est décédé le 1er mai 2015 d'une surdose médicamenteuse : durant deux jours, il a reçu 16 fois la dose prescrite de colchicine (0.5 mg par kilo, au lieu de 0.5 mg par jour). Trois soignantes étaient poursuivies dans cette affaire, aux côtés du CHRU de Nancy : la cardiologue qui a effectué la prescription, l'assistante qui encadrait l'interne en charge de l'enfant et l'infirmière qui a administré l'anti-inflammatoire. L'interne avait quant à elle été placée sous le statut de témoin assisté. Le procureur de la république avait recommandé 1 an de prison avec sursis à l'encontre des trois femmes et 50 000 euros d'amende pour l'hôpital. Le tribunal correctionnel de Nancy n'a suivi sa réquisition que pour la cardiologue, "médecin d'expérience, compétente", "qui a laissé l'interne se débrouiller seule". "C'est elle la spécialiste, elle connaît le médicament et savait qu'il n'existait pas de version pédiatrique de celui-ci", a motivé le tribunal. Son avocat a d'ores et déjà indiqué qu'elle ferait appel. L'ancienne assistante, aujourd'hui médecin, a été condamnée à 6 mois avec sursis pour son "défaut d'encadrement de l'interne". L'infirmière a quant à elle été relaxée. En revanche, le tribunal est allé au-delà des réquisitions concernant le CHRU, reconnu coupable des fautes commises par les praticiens pour son compte, condamné à 225 000 euros d'appel. [avec AFP]
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